Un long-métrage qui promet d’être un chef-d’œuvre. D’abord, il traite d’une ère de notre histoire dont toutes les générations ne connaissent pas les contours. Puis, son réalisateur Abdelhai Laraki est connu pour ses productions à succès. Tout cela fait que son «55» soit attendu sur des charbons ardents.
Une bonne nouvelle pour les fans du cinéma d’Abdelhai Laraki. Le cinéaste de renom vient de réaliser son nouvel opus cinématographique pour une sortie dans les salles nationales en janvier 2024. En attendant, le long-métrage intitulé «55», dont l’appellation internationale comprend également la mention «Fez Summer», vient d’être projeté sous d’autres cieux.
Une première mondiale en Estonie
Le film vient d’être révélé en première mondiale lors de la compétition du Festival international de Tallinn (festival de catégorie A) en Estonie. « Par un heureux hasard, la date de la première projection de cette production marocaine, produite par Caroline Locardi pour A2L, coïncide avec la date du 68ème anniversaire du retour d’exil de Mohamed Ben Youssef et de la célébration de l’indépendance du Maroc, thème qui est au coeur de ce film», détaille le réalisateur de l’œuvre dont l’affiche laisse voir des acteurs de renom comme Mounia Lamkimel, Majida Benkirane, Tarik Bakhari, Ayman Driwi, Mohamed Atef, Oumaima Barid, Nabil Atif, Mohamed Naimane et Chaïbia Adraoui. Quant à l’intrigue, elle se déroule en été 1955. Elle relate l’histoire de Kamal, 11 ans, fils d’un modeste artisan de la médina de Fès, qui vit les derniers mois du Maroc sous protectorat français. Mû par un amour platonique pour sa voisine de terrasse, Aïcha, 18 ans, engagée aux côtés de ses camarades étudiants-résistants de la Qaraouiyine, Kamal découvre et participe avec eux à la lutte pour l’Indépendance et le retour du Sultan Mohamed Ben Youssef.
La raison d’être du film
A propos de son œuvre, le cinéaste révèle: «55 est un film que je souhaitais réaliser depuis longtemps. Le désir de faire une œuvre originale de cette période charnière de la lutte pour l’Indépendance, n’a jamais cessé de me travailler». Et ce n’est pas tout ! «Lors d’une fête de mariage à Fès, j’ai rencontré un groupe d’anciens résistants de la médina amis de feu mon frère aîné, qui m’ont raconté comment, adolescents, ils passaient les armes aux résistants par les terrasses alors que les ruelles étaient quadrillées par l’armée française. Alors qu’ils poursuivaient leur récit dans la joie, s’est fait jour en moi l’angle original par lequel je pourrai aborder le sujet: relier des témoignages réels, personnels et intimes de la petite histoire, à la Grande Histoire à travers le regard et la sensibilité d’un enfant de 11 ans qui aurait vécu au cœur de ces événements dans la médina de Fès», avance le réalisateur. Mieux encore, il dédie ce film à ces femmes et hommes qui se sont battus pour l’Indépendance et le retour du Sultan, comme un «modeste geste de reconnaissance par-delà les générations».
De son côté, la productrice Caroline Locardi Laraki abonde dans le même sens. «Le film pose la question de l’identité des peuples colonisés et ex-colonisés, il montre l’humiliation et la douleur d’un peuple sous occupation et sa dignité dans sa lutte pour l’indépendance », estime-t-elle. A son sens, «55» questionne les grands enjeux de la société marocaine des années 50 encore extrêmement actuels. D’après elle, cette œuvre est aussi «un film d’auteur indépendant 100% marocain». Le long-métrage est, d’après elle, conçu par A2L Production avec le soutien du CCM, les chaînes Al Aoula et 2M, ainsi que l’OIF et TV5MONDE. Il est également en sélection officielle au 54ème Goa IFFI (première Asie le 24 novembre). Sa 1ère présentation dans la région MENA aura lieu au Red Sea film festival de Djeddah les 4 et 5 décembre prochain. Au Maroc, la sortie est prévue à l’occasion du 11 Janvier en hommage aux 80 ans du Manifeste de l’Indépendance du pays. Save the date !
