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A bâtons rompus avec Hasna El Badaoui

© D.R

La troupe El Badaoui célèbre cette année ses 70 ans de création artistique[box type= »custom » bg= »#eeedeb » radius= »5″]

L’actrice marocaine Hasna El Badaoui vient de participer à un nouveau court-métrage américain intitulé «Cultured» (Cultivé) qui a déjà récolté plusieurs Prix. L’artiste, qui a contribué à l’écriture du scénario en anglais, s’exprime sur cette œuvre destinée à créer un échange sur l’islam. Dans cet entretien, elle rappelle, par l’occasion, la célébration cette année du 70ème anniversaire de la troupe. Le tout en révélant ses nouveaux projets.

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ALM : Vous avez récemment contribué à l’écriture de «Cultured». Pourriez-vous nous expliquer comment vous avez travaillé sur ce court-métrage ?
Hasna El Badaoui : J’estime que ma participation, en tant qu’auteure marocaine à la série américaine «Zoom Shorts», est une opportunité d’échange intellectuel avec l’autre à travers l’écriture en anglais et le traitement de sujets humains sous différents angles. L’objectif étant de hisser les valeurs humaines en commun. Aussi, je tiens à rappeler que l’auteure et la réalisatrice américaine Karen Klami a contribué avec moi à l’écriture de ce court-métrage.

Dans le film, chaque personnage s’affiche à part. Pourquoi ?
Le tournage de «Cultured» a eu lieu en temps de confinement sanitaire imposé par la pandémie de corona de par le monde. Ce virus a fort impacté la mobilité artistique et des artistes ainsi que des créateurs de «drama» en particulier et les sociétés humaines en général. Il a également créé un choc énorme ayant engendré un mouvement artistique et créatif mondial différent du temps post-Covid en termes de contenus, de sujets, de production et des festivals tout en prenant l’espace virtuel comme grand cadre de communication et de créativité. C’est pour cela que nous étions obligés de tourner les séquences de chaque acteur à part. Ainsi, j’ai tourné les miennes au Maroc au moment où celles de l’acteur américain Burnham Holmes, qui partage le premier rôle avec moi, l’ont été aux États-Unis d’Amérique.

A votre avis, comment cette œuvre peut-elle contribuer à changer les perceptions occidentales à l’égard des musulmans ?
Ce film appelle à respecter les différences humaines y compris celles de croyances qui sont compatibles avec les valeurs humaines universelles et à surmonter les stéréotypes à l’égard de la personnalité islamique auxquels les médias occidentaux et arabes ont contribué en abondant dans le sens de l’islamophobie. Cependant, des projets artistiques mondiaux comme «Zoom shorts» laissent voir des artistes et intellectuels en Amérique qui sont enthousiastes à créer un dialogue culturel et humain avec les différentes cultures y compris celle arabe et islamique qui est considérée une composante influente également dans la société américaine de par l’appartenance d’un grand nombre de citoyens américains à des origines arabes, islamiques et africaines. Ce qui enrichit la culture américaine marquée par le mélange de cultures et races différentes.

«Cultured» a récolté des prix à l’étranger. Pourriez-vous les rappeler?
Pour ma part, j’ai eu avec ce film, diffusé sur la chaîne «Zoom shorts» sur YouTube, le Prix de meilleure actrice. Ce court-métrage a également remporté le Prix de meilleur court-métrage et celui de meilleur film sur la religion. A son tour, Burnham Holmes a eu le Prix de meilleur acteur.

Vous faites partie d’une famille qui se dit «marginalisée». Quel est le prétexte qui vous est donné à ce propos?
Je tiens à rappeler que la troupe El Badaoui est censée célébrer cette année ses 70 ans de création artistique et culturelle ainsi que de militantisme dans cette patrie. Pour l’heure, il s’est avéré que nous avons dépassé cette marginalisation pour entrer dans une nouvelle étape de massacre moral systématique par les responsables du paysage artistique et audiovisuel au Maroc. Un massacre qui menace un patrimoine culturel et civilisationnel marocain qui fait partie de la mémoire culturelle marocaine qui rayonne aux niveaux arabe et mondial. Le tout dans le mutisme total des élites, de la société civile et de la majorité des acteurs artistiques et culturels. J’espère que les médias adresseront la question aux responsables de la télévision et au ministère sur le motif de l’absence dans le paysage artistique et audiovisuel de la troupe El Badaoui en tant que leader du théâtre marocain.

Qu’en est-il de vos projets ?
J’écris un nouveau projet de film dans le cadre de la série américaine «Zoom shorts» en partenariat avec Karen Klami. Dans le cadre de la troupe El Badaoui, nous nous apprêtons à lancer sous le thème «La troupe El Badaoui, mémoire de théâtre et de patrie», la célébration des 70 ans de sa création via des pièces de théâtre pour le public et les enfants, ainsi que des ateliers artistiques et des conférences sur l’histoire du théâtre marocain selon l’angle de la troupe El Badaoui, qui est une école. Nous espérons également présenter une série pour la télévision marocaine qui s’est ouverte, depuis sa création dans les années 60 du siècle dernier, par des œuvres de notre troupe.

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