ALM : Vous travaillez actuellement sur un projet théâtral assez original. De quoi s’agit-il exactement ?
Farid Regragui : Il s’agit d’un match d’improvisation théâtral. C’est un style d’origine canadienne inspiré du hockey sur glace. En 1997, le metteur en scène Robert Glavel avait remarqué que les gens préféraient assister à des matchs de hockey plutôt que d’aller au théâtre. C’est ainsi qu’il a tout de suite pensé à un concept dont l’originalité est incontestable. Sur scène, le règlement ressemble à celui d’un match de hockey.
Il y a un arbitre et deux équipes constituées de trois garçons et de trois filles. L’arbitre annonce un thème et les équipes ont 20 secondes de réflexion avant de se lancer dans la mise en scène et dans l’improvisation.
D’où vous est venue l’idée d’adapter ce genre de théâtre à l’expérience marocaine ?
En fait, durant mes études à l’Institut supérieur d’art dramatique (ISADAC) à Rabat, une délégation d’artistes canadiens était venue effectuer un stage aux étudiants. C’était une façon pour eux de diffuser cet art et d’expliquer ce concept pas très connu. J’ai touvé cette idée assez intéressante et pas du tout répandue au Maroc. C’est ainsi que je me suis lancé dans cette aventure. Avec mon collègue Hicham Ibrahimi , nous avons organisé des stages de formation dans plusieurs villes du Maroc et notamment Tiznit, Agadir et Mohammédia.
Comment comptez-vous constituer vos équipes ?
C’est simple, nous partons à la recherche des candidats dans les universités et les écoles supérieures. Une fois qu’ils acceptent à l’idée, nous leur faisons une formation. Les étudiants doivent êtres rapides et avoir le sens de la communication. Une fois qu’ils comprennent le principe, nous commençons le match devant les téléspectateurs. Seul l’arbitre, qui est moi-même, connaît les thèmes du match. L’arbitre est en vérité le seul qui joue. Les autres improvisent. Cela donne un spectacle très intéressant à voir et à découvrir. Avant le commencement du show, nous expliquons au public que c’est du sérieux et qu’il devrait lui aussi participer au spectacle puisqu’il doit voter pour l’équipe gagnante en attribuant des prix. C’est pour cela que nous distribuons des cartons aux spectateurs aux couleurs des deux équipes participantes. La pièce dure au total une heure. Et durant cette même durée on assiste à plusieurs pièces de théâtre.
Vous semblez avoir une affection particulière pour le théâtre, même si vous avez fait vos débuts dans le cinéma…
Oui, en effet, le théâtre est mon véritable amour. Ma passion. Dès le départ, j’ai eu une formation théâtrale. C’est pour cette raison que je me sens mieux dans ma peau lorsque je fais du théâtre. Mais j’ai constaté qu’il n’y avait pas beaucoup de troupes, et que l’avenir du théâtre est incertain. Ce n’est pas très encourageant, lorsque l’on voit qu’une pièce nécessite deux à trois mois de répétitions pour qu’en fin de compte, elle ne soit jouée que 5 à 6 fois. Ce n’est pas motivant.
Au commencement de votre carrière, vous avez joué aux côtés d’acteurs internationaux, tels Brad Pitt et Georges Clooney. Comment avez-vous vécu cette expérience ?
J’en garde de très beaux souvenirs. récement j’ai incarné le personnage d’un «Taxi driver» dans Syriana. Ce n’est pas donné à tout le monde d’avoir ce genre de propositions et de jouer aux côtés des acteurs de ce calibre. Mes participations dans des films étrangers n’étaient pas de la simple figuration. J’avais des rôles assez intéressants avec un dialogue. Je citerais aussi ma participation avec Franco Nerro et Géraldine Chaplin. Ma première participation dans un long-métrage étranger, c’était en 1997 dans « Marie de Nazaret » réalisé par Jean-Delanoe.