Culture

A bâtons rompus : Joana Amendoeira, le fado au féminin

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ALM : Vous avez à peine 22 ans et vous êtes une virtuose du fado. Comment en êtes-vous arrivée là ?
Joana Amendoeira : Depuis mon jeune âge, je me suis intéressée au fado. En fait, je suis née dans une famille passionnée par cet art. Mes parents sont de véritables admirateurs du fado, et ce sont eux d’ailleurs qui m’ont encouragée à persévérer et à aiguiser mon talent. Et c’est dans ma ville natale, Santarém, que j’ai commencé à apprendre les règles de cet art.

C’est un prestigieux Prix de fado qui vous a révélé sur la scène artistique portugaise.
Effectivement, ma carrière, professionnellement parlant, a débuté avec le premier Prix d’interprétation lors du concours de la grande nuit du fado de 1994, à Porto. Depuis cette consécration, j’ai participé à plusieurs festivals notamment en France, en Côte d’Ivoire, au Brésil, aux Pays-Bas, en Italie et même au Japon. Il faut dire que le fado est apprécié dans les quatre coins du monde. C’est un art qui interpelle tous les sens et accorde une importance capitale aux sentiments.

Y a-t-il un lien entre le fado et le flamenco ?
Le fado c’est plutôt la mélancolie et la tristesse! C’est un style de chant qui met en exergue toutes les facettes de la vie : bonheur, joie, détresse…Généralement, le fado traditionnel relate des histoires d’amour. Les poèmes chantés sont souvent rédigés par de célèbres et talentueux écrivains. Selon les us et les coutumes portugaises, le fado puise ses paroles parmi les textes les plus poétiques. Par ailleurs, certains croient toujours que le fado est l’apanage des femmes. Ce n’est pas vrai puisque il y a aussi des voix masculines qui excellent dans ce domaine.

Le fado n’a cessé d’évoluer. Comment arrivez-vous à marier tradition et modernité ? 
Dans notre troupe, dont le chef n’est autre que mon grand frère, nous tentons à apporter une nouvelle touche au fado. Avec toutefois un respect à l’égard de nos ancestrales traditions, nous faisons de notre mieux pour que cet art accompagne l’évolution de la société. C’est une manière, comme une autre d’ailleurs, d’œuvrer pour rendre le fado encore plus célèbre sur la scène artistique internationale. S’agissant des instruments musicaux, nous utilisions toujours les plus traditionnels d’entre eux. La touche de modernité que nous avons ajoutée, c’est l’introduction, entre autres, du piano, de l’accordéon et de la contrebasse.

Vous avez participé au festival de Volubilis. Quel est le degré de la popularité du fado au Maroc ?
Avant, j’avais des doutes. Je pensais que le public marocain méconnaissait le fado. Mais, au festival de Volubilis, j’ai senti  que les spectateurs étaient enchantés. En dehors du Portugal, c’est au Japon où le fado a plus de fans. Les Nippons adorent énormément écouter le fado.

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