Culture

A Bâtons Rompus : Midnight Shem’s : «Une question de feeling»

© D.R

ALM : Votre groupe adapte les chansons puisées dans le patrimoine marocain dans le style A Capella qui rappelle le Gospel.  D’où vous est venue cette idée de faire ce genre de fusion ?
Moulay Driss Zbir : Notre formation du groupe qui se compose de cinq musiciens s’est intéressée depuis le départ aux chants A Capella, sans instruments. On a commencé à explorer la voie du Gospel. À notre début en 1998, on écoutait énormément tous les musiciens de Gospel sur la scène internationale. On a découvert que c’était un style qui nous plaisait bien. À ce moment même, nous nous sommes demandés pourquoi est-ce qu’on n’adapterait pas les chansons du répertoire de notre patrimoine traditionnel aux mélodies du gospel. On s’est aussi rendu compte que c’était un peu dommage que la musique marocaine ne puisse pas profiter de toute la richesse du Gospel.

Quel est le répertoire qui vous a particulièrement intéressé ?
Notre groupe s’est pendant longtemps penché sur les chansons du patrimoine de Issaoua , du Melhoun, de Gnaoua ainsi que des rythmes africains. Le titre qui nous a fait connaître est celui de « Ya Karimo ». Nous avons essayé pour cette chanson, puisée dans le répertoire des musiques gnaoua, de l’adapter au style que nous avons dûment choisi. Après le succès de cette chanson, nous nous sommes intéressés davantage à ces rythmes qui ont des racines africaines. Cependant, on ne s’est pas limité uniquement aux gnaoua, nous avons aussi réadapté des musiques du groupe mythique de Nass El Ghiwane, ou encore celui de Jil Jilala.

Comment avez-vous vécu le succès de votre premier titre « Ya Karimo »
Cette chanson nous a ouvert plusieurs portes. Nous avons reçu des messages de félicitation de la part de plusieurs pays. Ils nous ont envoyé des e-mails sur notre adresse pour nous déclarer qu’ils avaient beaucoup apprécié ce titre. « Ya Karimo » nous a permis d’organiser plusieurs concerts et de participer à plusieurs festivals dont notamment celui de Ganoua d’Essaouira et celui du Boulevard des jeunes musiciens à Casablanca. Cela nous a permis également de participer à l’émission Tempo music sur 2M en 2002.

Vous évoluez au sein de votre groupe depuis 1998. Quel est votre secret ?
Depuis 1998, nous avons toujours fait de notre mieux pour faire évoluer notre style musical. Ceci, tout en sachant que nous devions compter sur des efforts personnels. Aucun des membres du groupe n’a appris le solfège au conservatoire. Cependant, nous sommes de grands consommateurs de musique. On écoute plusieurs musiques, et nous essayons d’imiter la prestation des musiciens. C’est de cette manière que nous avons développé notre style. Un style qui est dirigé plutôt par notre feeling collectif. Par moments, nous recevons des conseils de la part de certains nos amis musiciens qui possèdent plus d’expérience.

Comment se déroule le travail en groupe ?
Nous nous entendons tous très bien. Nous sommes tous motivés par une seule volonté, celle d’évoluer. Nous voulons devenir des musiciens professionnels. Nous prenons notre travail au sérieux, et nous aimons notre musique. Pour ce qui est du travail en groupe, cela se déroule dans de bonnes conditions. On se réunit trois fois par semaine et on entraîne nos voix. Depuis le départ on était animé d’une sorte de volonté commune. Même dans les moments de baisse de moral, nous essayons de dépasser les mauvaises épreuves. Nous voulons nous sacrifier pour la musique.

Vous êtes actuellement à treize titres. Vous ne pensez pas produire un CD pour diffuser votre musique et la faire partager à un plus grand nombre d’auditeurs ?
Bien entendu. C’est ce qui pourrait nous arriver de mieux. Nous voulons au plus profond de nous-mêmes produire un album. Nous avons déjà tenté la démarche. Il y  a quelques temps nous avons contacté un producteur. Nous avions un projet en commun avec Elam Jay. Mais malheureusement nous n’avons pas arrêté de faire des allez retours. Notre rencontre n’a finalement pas abouti. Mais nous ne comptons pas désespérer, si ça n’a pas fonctionné avec ce producteur, on refera une autre tentative. On ira baliser d’autres chemins qui espérons-le nous seront plus bénéfiques.

Quels sont les prochains concerts auxquels vous allez participer ?
Notre rendez-vous le plus proche est pour le 5 juin. Nous allons participer en tant qu’invités à l’édition 2005 du Boulevard des jeunes musiciens qui aura lieu du 2 au 5 juin au stade du COC.Nous allons par ailleurs participer au Festival de Gnaoua d’Essaouira et au Festival de Casablanca.

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