Culture

A bâtons rompus : Nabila Mann : «La star Ac ne nous ressemble pas»

© D.R

ALM : Vous êtes jeune, et vous avez déjà à votre actif un premier album, comment vivez-vous cette toute première expérience ?
Nabila Mann : En fait, tout cela était prévisible. Je suis née dans une famille de mélomanes. J’ai été bercée par des rythmes de chansons des grands comme Mohamed Abdelouahab et d’Oum Kelthoum. D’ailleurs à cinq ans, j’ai été influencée par cette diva et je chantais ses chansons. J’adorais chanter les grands classiques et en parallèle à la composition de la musique, j’écris des paroles de chansons aussi. Certaines des chansons de mon album «D’nya» sont de ma propre création.

Comment a eu lieu la rencontre avec la boîte de production qui a édité votre premier album ?
C’est ma tante qui s’est chargée de contacter cette boîte de production. Elle avait effectué des recherches sur Internet pour s’enquérir des studios d’enregistrements qui existent au Maroc. Elle avait le choix entre deux noms, mais elle a fini par sélectionner le studio qui a édité aujourd’hui l’album. Les clauses du contrat étaient, selon ma tante, très correctes et elle s’est rendue sur place pour en savoir davantage. C’est là que j’ai débuté le casting et nous avons tout de suite après signé le contrat.

Vous avez tout juste 18 ans et vous avez entamé déjà votre carrière artistique, n’avez-vous pas peur de connaître l’échec de manière prématurée ?
Non, j’ai pas peur. Je suis confiante. Je sais que je dois entraîner ma voix d’avantage. J’ai envie de pousser plus loin ma carrière artistique car j’aime la musique. C’est vrai que je ne sais pas ce que me réserve l’avenir mais je ne suis pas pressée et si jamais je dois donner une autre tournure à ma vie, cela ne va pas me déranger.

Comment envisagez-vous justement votre carrière ?
Pour l’instant, je me concentre sur mes études car c’est ce qui est le plus important pour moi en ce moment. Après mon Bac, que je compte décrocher cette année inchallah, j’aimerais bien aller poursuivre mes études en France et intégrer une école de musique. Je ferais tout pour pouvoir approfondir mes études musicales. Par contre, ce que je n’aimerais pas faire, c’est participer à la Star Ac.

Qu’est-ce qui vous pousse à rejeter en bloc la Star Ac ?
Ce n’est pas que je rejette, mais je suis contre le principe. Même si on me demande d’y participer, j’aurais du mal à accepter. Je trouve que le concept ne nous ressemble pas, c’est trop occidentalisé sur les bords. La téléréalité de manière générale me dérange, je trouve que c’est trop superficiel pour être vrai. Aussi, les candidats ne sont pas libres. Ils ressemblent à des machines. Ils n’ont presque jamais le temps pour faire ce dont ils ont envie. Je trouve que ce n’est pas du tout intéressant. En tout cas, personnellement, cela ne me tente pas.

Comment arrivez-vous à concilier entre vos études et votre musique ?
Je n’ai pas trop de difficultés, j’arrive à m’en sortir tant bien que mal. Je suis parfois invitée à des concours mais je ne peux pas y participer. J’ai été invitée pour participer à une chorale en Italie mais j’ai pas pu y aller à l’époque, étant donné que j’étais en période d’examens. Je ne pouvais pas délaisser mes études. C’est hors de question. Par contre, en 2004, j’avais chanté dans une chorale italienne lors du Festival des musiques sacrées à Fès.

En écoutant votre album «D’nya», on ressent une sorte de similitude entre votre style et  celui de Leslie. Vous-a-t-elle influencée ?
(Rires). Peut-être inconsciemment. Mais le style de Leslie ne me plaît pas beaucoup. S’il y a une artiste qui m’a influencée, ce serait bel et bien Tracy Chapman. J’aime beaucoup la voix de cette chanteuse américaine engagée. D’ailleurs, tous mes proches m’ont fait la remarque.
Ils ont senti dans ma voix une ressemblance avec Tracy Chapman.

Vous avez réalisé un duo avec Omar Sayed des Nass El Ghiwane. Que représente pour vous la musique ghiwanie ?
La chanson ghiwanie était présente en force à une époque où je n’étais pas encore née. J’aurais bien aimé prendre connaissance de ses débuts.
Mias cela n’empêche que j’aime beaucoup les chansons de ce groupe. Je trouve que c’est une légende, je ne crois pas qu’il y aurait un Marocain sur terre qui n’aime pas les Ghiwane. Aujourd’hui, il y a beaucoup de changements dans le style de cette musique. Plusieurs rythmes modernes ont fait leur entrée et je trouve que c’est une bonne chose.

Related Articles

Culture

«Tanger, la passion de la couleur» : Une nouvelle exposition sur l’âme multiple de la ville du détroit

A travers les œuvres de peintres tels que George Apperley, Terrick Williams...

Culture

Avec plus de 150 artistes sur scène: L’OPM s’attaque au grand «Requiem de Verdi»

Après Norma, Passion Rossini, A capella et Exulte, l’Orchestre et le Chœur...

Culture

Festival international du théâtre à Fkih Ben Salah: Valoriser le potentiel culturel régional

Avec le soutien du ministère de la Jeunesse, de la culture et...

CultureEn hommage

Prévu du 12 au 15 décembre 2024 à Agadir / Festival de la caricature en Afrique : Hommage à Bennani Nordine

L’Association Atlas de la Caricature (AAC) et l’hebdomadaire le Canard Libéré organisent...