Culture

A la découverte des «Armes anciennes du Maroc» par un auteur suisse

© D.R

Il cherchait, dans un train marocain, un moyen pour faire la promotion de son livre. Il échange, à cet effet, avec une personne plus jeune en lui montrant son œuvre qui suscite vivement notre intérêt de par son intitulé et sa teneur. En voici les contours.

La particularité du livre, de son auteur d’origine Suisse, réside dans la révélation du « rôle plus ambitieux» des «Armes anciennes du Maroc-bijoux de parade». Et ce n’est pas tout ! L’écrivain Hans F. Waelty met en avant ces outils, notamment le poignard, le sabre ou l’arme à feu, non seulement comme un « objet utilitaire», mais aussi sous différentes formes.

«Parure, symbole religieux, mystique»…
D’après l’œuvre, ces instruments pouvaient, dans les époques passées du Royaume, être de plus une « parure pour l’homme ; un symbole d’un statut ou rang social ; un élément du vêtement d’apparat; un porteur de symboles religieux, mystiques ou magiques; un objet rituel». Mieux encore, cette multifonctionnalité a même encouragé, d’après l’auteur, une «production d’armes aussi riche que diversifiée, jusqu’à son extrême individualisation régionale». Plus en détail, l’ouvrage se focalise sur les poignards, les armes à feu et les sabres «du 19ème ainsi que de la première moitié du 20ème siècle». «Sur une base systématique, elles sont documentées dans le plus petit détail, complétées par environ 500 illustrations en couleur», précise d’emblée l’écrivain dont le livre de 200 pages n’est actuellement disponible qu’en langue française. En fait, cette publication a visiblement le mérite de faire découvrir des armes méconnues de tous.

«Sboula», «Kummia» et les autres
A commencer par le «khanjar» (poignard) marocain, mis en avant dans cette publication qui en véhicule la «forte valeur émotionnelle». Dans cette œuvre, il est question de « nombreux modèles de poignards marocains». Il s’agit, d’après l’auteur, de «deux types principaux : les poignards à lame courbe «La Kummia» et «Le Khanjar» ainsi que le poignard à lame droite nommé «La Sboula»». De même, l’auteur informe sur les lieux de production de ces khanjars en nommant les villes de Meknès, Fès, Tétouan, Rabat et d’autres villes du Nord. Quant à « La sboula », elle est produite dans les principales villes. Cependant, la «Kummia» traditionnelle l’est dans le Haut-Atlas, le Souss, l’Anti-Atlas et le Sahara notamment par les tribus Ait Ouaouzguite entre autres. En outre, l’écrivain valorise cette arme du Royaume. « Le Khanjar marocain se distingue sur de nombreux points de ceux d’autres pays», différencie-t-il dans son œuvre illustrée également de photos de ces armes, de sultans marocains et représentants du Makhzen portant des khanjars. Quant à la «kummia» des Ait Ouaouzguite, elle a, d’après l’œuvre de l’auteur qui s’appuie à plusieurs et différentes sources, une «forme très frappante». Ce qui « a fait de ce poignard un objet recherché autant par les collectionneurs qu’un souvenir pour touristes et souvent un sujet pour peintres orientalistes au 19ème siècle». « Le poignard Ait Ouaouzguite est entièrement en métal », enchaîne M. Waelty qui précise que les formes de cette arme sont de formats et de tailles variables.

Du côté des armes à feu
De surcroît, le livre fait la part belle aux armes à feu. A commencer par le fusil. Dans ce sens, le concepteur de l’ouvrage ne manque pas d’évoquer, en citant des sources, la «tradition équestre militaire connue sous le nom de «Fantasia» (arab. laab el-baroud, ou c’est-à-dire «jeu de la poudre»), qui, selon Agrell (1798), est
«…la passion la plus noble et la plus solennelle des Maures». «Encore aujourd’hui, les seuls fusils utilisés pour la Fantasia sont ceux à chargement par la bouche et, pour certains, d’un âge avancé », poursuit M. Waelty. Entre-temps, il cite aussi les «moukhalas» (ndlr. Moukahla) à percussion, ainsi que les fusils à chargement par la culasse. «Comme les platines, les canons étaient aussi produits au Maroc (v. Joly, 1907), l’arme pouvait être entièrement manufacturée dans le pays», ajoute l’auteur qui illustre même le fonctionnement de la platine à chenapan très populaire au Maroc pendant 300 ans. Aussi, l’écrivain ressort les différents types de Moukahla du Maroc du nord. Celui de Tétouan étant «luxueux». Quant à celles du Sud, elles sont de types «Afedali» (Taroudant, vallée de l’oued Souss), «Altit» (Anti-Atlas, Tiznit et Tarfraoute) et « Taouzilt » (Haute vallée du Souss/ région Ighrem). Les pistolets à chenapan ne sont pas en reste. L’ouvrage en fait également la mention en ressortant ceux du Maroc du Nord. Comme il meuble son livre d’une rareté absolue, celle d’une paire de pistolets d’apparat. Le rédacteur du livre remonte, parallèlement, le temps. Il révèle l’histoire des fusils au Maroc avec des dates clés. Ainsi, l’import des mousquets et d’arquebuses a eu lieu au 16ème siècle, l’import de fusils à chenapan au 17ème siècle dont le milieu est marqué par la fabrication autochtone de fusils à chenapan (Bou-chfer) au Maroc. L’apparition des moukhalas à percussion (bou-habba) entre autres ayant eu lieu aux environs de 1880.

Pour rappel, le 978-3-033-09256-3 est le numéro de l’IBAN de son livre sur les armes du Maroc. Cette publication peut également être commandée directement auprès de l’auteur sur : [email protected]

C’est le titre de la boite
De la nimcha du Maroc et … des regards
C’est «le sabre marocain typique». «Tout comme la kummia et le moukhala, il était symbole de respect et de fierté et, selon Perigny (1918), « la première et la plus noble des armes»», détaille M. Waelty qui rappelle, selon le catalogue de l’exposition « Les Cavaliers Saadiens » (2016) l’apparition de la nimcha à l’époque des Saadiens. Cela étant, le livre est agrémenté de « brefs regards sur un passé lointain ». il y évoque les caravanes dans le sud du Royaume et la chasse du lion de l’Atlas. Comme il consacre des parties de son œuvre au tir et aux combats ainsi qu’aux cadeaux et tributs au sultan du Maroc. Pour rappel, l’auteur de ce livre est licencié en sociologie. Il a été directeur du marketing des ZVV (Union des transports publics zurichois) et professeur de marketing dans une université de sciences appliquées. Aujourd’hui retraité, il est co-auteur d’un ouvrage de marketing et d’un livre d’histoire.

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