Culture

A la une : La honte

C’est la Fête du sacrifice. Bonnes gens, vous pensez sans doute à ce quadrupède avec deux cornes, une queue, et tout, et tout. Mais franchement, le goût de la grillade a un goût amer ce matin. C’est coriace, et donc ça a du mal à passer.
En cet instant même, il y a des gens tristes. Notre pensée va à ces victimes d’une comédie au titre très révélateur : « Wja’e Trabe ». L’histoire remonte à ce 23 novembre 2004, date où Chafik-Productions a signé avec 2M un contrat portant sur la production du téléfeuilleton « Wja’e Trabe » et pour lequel la société de Chafik S’himi a reçu, comme le précise « l’Avenant n°5 au contrat de production », la somme de 1.430.997,00 DHS HT qui représente plus de 50 % du budget global de la série. Un an plus tard, le téléfeuilleton n’est toujours pas prêt, et les comédiennes et les comédiens, otages d’un conflit interminable entre 2M et M. Shimi, n’ont toujours pas reçu leur dû.
Le problème est que ces talents ne savaient plus où donner de la tête. Si les responsables du service de production de 2M et le responsable du téléfeuilleton Chafik S’himi se sont révélés des professionnels du jeu de ping-pong, ces talents ne sont pas restés les bras croisés. Des contacts avec les syndicats d’art par-ci, des lettres de protestation auprès du DG de 2M… Seulement voilà, rien n’y fait. Si l’affaire relève maintenant de la justice, qui reste le dernier recours après un feuilleton marathonien d’allers-retours, il y a un préjudice psychologique qui reste difficile à réparer. Fatima Ouchaï, qui était sur le tournage du télé-feuilleton controversé, avait les larmes aux yeux quand elle nous a appelés à l’avant-veille de la Fête du Sacrifice. « Je n’ai pas de quoi acheter le mouton pour mes enfants », nous a-t-elle fait part, une «larme dans la voix». Hassan Bouânane, Khadija Jamal, Hassan Mediaf et autres comédiens étaient au bord de la crise de nerfs. Chafik S’himi, qui s’en lave simplement les mains, et le service des Production de 2M, n’auraient pas voulu leur parler, protestent-ils.
Maintenant, que faut-il penser de cette affaire ? Au-delà du drame personnel subi par les comédiens, cette affaire a du moins le mérite de nous édifier sur l’extrême et insoutenable légèreté avec laquelle l’argent des contribuables est « géré ». Cela devrait amener à se demander s’il y a des mécanismes susceptibles de garantir la bonne gestion de cet argent public, ce qui paraît très peu probable, compte tenu de la vérité qui vient d’éclater au grand jour.   

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