ALM : Quels sont, selon vous, les moments forts de cette édition ?
Larbi Harti : Ce qui est le plus important dans ce festival c’est que cette manifestation reprend la pluralité de Federico Garcia Lorca. Cet artiste n’était pas uniquement un grand dramaturge. Il était musicien, homme de théâtre et poète. Toutes ces caractéristiques sont importantes dans l’œuvre de Lorca. En choisissant de dédier cette première édition à Lorca, les organisateurs ont tenu à mettre en valeur toutes les facettes de cet artiste. Parmi les points forts de cette édition, nous pouvons évoquer entre autres les rencontres débat avec le poète Adonis ainsi que Juan Goytisolo. Nous n’oublierons pas la présentation de deux grands spectacles « Wad Ras » et « Los oidos de Lorca », qui sont une chorégraphie inspirée du quotidien des détenus d’une prison pour femmes à Barcelone de la compagnie Increpacion Danza. Le thème de cette pièce chorégraphique est la féminité bafouée. Côté théâtre, nous pouvons évoquer la présentation des pièces Dar Lamane de Mohamed Zouhir adaptée de «La casa de Bernarda Alba » de Lorca ainsi que Yerma Mater de la compagnie espagnole «La cuadra de Sevilla».
Pourquoi cet engouement envers les pièces de Federico Garcia Lorca
La pièce « La casa de Bernarda Alba » qui a été adaptée par plusieurs metteurs en scène marocains est une pièce unique dans l’histoire contemporaine. Cette œuvre théâtrale est de grande envergure étant donné qu’elle représente cette convergence entre la dramaturgie et les spectacles. C’est une pièce originale qui allie musique et lumières. Maintenant si on veut analyser la raison pour laquelle les hommes de théâtre d’univers confondus travaillent sur les œuvres de Lorca, je dirais tout simplement que ce dramaturge espagnol est un véritable symbole. C’est un créateur universel. Un auteur qui nous appartient à tous. Il y a près de cina ou six pièces sur Lorca qui ont été adaptées par des troupes de jeunes dramaturges marocains. Ces metteurs en scène ne sont passifs au travail de Lorca. C’est cette importance symbolique évidente qui pousse les hommes de théâtre d’adapter ces pièces. Ils rendent hommage à ce militant qui est mort à cause de la pensée unique et du fascisme.
Est-ce cette même portée symbolique qui a poussé les organisateurs à dédier cette édition à Lorca ?
La philosophie de la fondation des arts vivants organisatrice de cette manifestation, c’est de travailler sur le mouvement et d’intégrer le spectacle dans la société. C’est un festival ouvert essentiellement à la jeunesse. Lorca est un artiste du mouvement. C’est ce qui explique le choix de lancer la première édition de ce festival en la dédiant à Federico Garcia Lorca.












