Après l’Espagne, l’invité d’honneur du SIEL sera cette année le Maghreb. Pour la première fois, un grand nombre de professionnels de l’édition et du livre viendront des différents pays du Maghreb pour prendre part à la 12ème édition du SIEL placée sous le thème « Le Maghreb, 50 ans après ».
L’Algérie sera représentée par le plus grand nombre d’éditeurs (22), talonnée par la Tunisie (20), puis par la Libye (11) et la Mauritanie (5). S’agissant du Maroc, le pays d’accueil, le ministère de la Culture annonce deux grandes nouveautés : d’abord réunir tous les éditeurs marocains dans un seul et grand espace pour permettre au livre national d’être plus valorisé et facilement repérable, et puis organiser des signatures conjointes de livres marocains en présence de leurs éditeurs. En plus des éditeurs, seront présents plusieurs écrivains et penseurs maghrébins reconnus tels que le romancier algérien Rachid Boujedra.
Une pensée pour une pléiade d’intellectuels maghrébins est également au rendez-vous, plusieurs hommages seront rendus aux penseurs regrettés Jamal Eddine Bencheikh (Algérie), Mahmoud Messaâdi (Tunisie) et Abdellah Ibrahim (Maroc). Preuve de reconnaissance, les salles de conférences qui seront aménagées au cœur de la Foire internationale de Casablanca porteront les noms de ces penseurs défunts.
La pensée maghrébine attire l’attention beaucoup plus que la création, sachant que les intellectuels maghrébins se démarquent par un intérêt commun pour la question de la construction maghrébine. En attendant que l’unité maghrébine se concrétise politiquement, les gens de la culture ne devront pas rester les bras croisés. C’est ce qu’a souligné le ministre Mohamed Achaâri, lors d’une conférence organisée mercredi au sujet du 12ème Salon international de l’édition et du livre de Casablanca (voir l’entretien ci-contre). Pour le ministre de la Culture, il s’agit maintenant plus que jamais de favoriser la création de courants d’idées, de multiplier et fructifier les rencontres entre écrivains, penseurs, journalistes maghrébins. Sur l’impact de telles initiatives, le ministre ne se fait pas des illusions. « L’avenir de la construction maghrébine est entre les mains des politiques », a-t-il affirmé, mais sans sous-estimer le rôle que peut jouer la culture dans la perspective de l’Union maghrébine souhaitée. « Je crois en la force de la culture », a-t-il dit. Au-delà de la question maghrébine, le 12ème SIEL s’intéressera plus largement à l’histoire et au devenir de la zone euro-méditerranéenne.
La problématique de l’émigration occupera un intérêt particulier, une rencontre est prévue à ce propos avec Mohamed Khachani, auteur du livre « Les Marocains d’ailleurs : la question migratoire à l’épreuve du partenariat euro-marocain ». Autre sujet d’actualité, l’islamisme. Mohamed Talbi est convié à intervenir sur le thème « De la distinction de l’Islam et de la désislamisation ».
Comme 2006 sera l’Année Ibn Khaldoun, le 12ème SIEL rendra hommage à ce grand historien et penseur arabe. Les organisateurs prévoient à cet effet la présentation de la célèbre « Moqaddima d’Ibn Khaldoun ». Léopold Sédar Senghor, le défunt poète sénégalais défunt et artisan du fameux concept de la « négritude», sera également à l’honneur.