Culture

A la une : Le théâtre universitaire prépare sa rentrée

© D.R

A l’approche de la rentrée universitaire, les regards convergent vers la Faculté des lettres et des sciences humaines Ben M’Sik. Au tout début de septembre, depuis 17 ans, cette Faculté, située dans la préfecture Moulay Rachid, à Casablanca, draine des centaines d’étudiants venus de différentes villes du Royaume et de l’étranger. Le FITUC, dont la 17ème édition aura lieu du 2 au 10 septembre prochain, continue de séduire le commun des étudiants, en dépit des hauts et des bas qui ont ponctué cette manifestation.
Né en 1989, avec l’idée d’ouvrir la Faculté Ben M’Sik sur son environnement socio-culturel, le Festival international du théâtre universitaire de Casablanca, en dépit d’une évolution en dents de scie, a réussi son pari. 17 ans après sa création, à l’époque où l’ex-doyen Hassan Smili tenait les leviers de commande, la magnifique flamme qui donna naissance à cet événement ne s’est pas éteinte. Mais si ce festival continue d’exister, cela était dû presque au miracle. Disons plus haut ce que tout le monde pensait tout bas : le succès qu’avait connu ce festival avait, sinon dérangé, du moins embarrassé les partisans inconditionnels d’un certain académisme qui s’est révélé archaïque, c’est-à-dire stérile.
Le FITUC a le mérite d’avoir bousculé une pratique d’enseignement qui a élevé le sacro-saint « bourrage de crâne» au rang de méthode pédagogique, ce qui nous a, hélas, valu autant de « boîtes à connaissances » que de « boîtes à idées». La création, voilà un grand mérite à mettre sur le compte du FITUC. On doit à cet événement le fait de l’avoir impulsée et stimulée. A chaque an, une dizaine de troupes de théâtre nationales, sans oublier celles venant d’universités étrangères, sont appelées à rivaliser d’imagination, pour disputer les prix distribués au terme d’une compétition serrée.
Ces prix se sont d’ailleurs révélés de véritables tickets d’entrée dans la cour des professionnels de théâtre. Le FITUC, en général, est devenu un champ de recrutement pour ces professionnels de théâtre. En témoigne la forte présence de plusieurs d’entre eux tout au long des travaux du festival, sans oublier que la compétition officielle de ce festival est arbitrée par un jury constitué de professionnels de la scène, marocains et non marocains, ce qui confère à cet événement une légitimité indéniable.
Preuve du poids que prend, d’année en année, le FITUC, plusieurs pièces ayant remporté le Grand prix avaient été sollicitées pour des tournées à l’étranger. «Zanka 14 », réalisée conjointement par les metteurs en scène algériens Ali et Abdou pour le compte de la Faculté Ben M’Sik, avait été représentée, entre autres pays d’Europe, en France et aux Pays-Bas. Arène de compétitivité, le FITUC  servait également de lieu de formation. Ainsi, à chaque édition, des ateliers, encadrés par des professionnels de la scène, sont organisés au profit des étudiants : écriture dramatique, interprétation vocale, expression corporelle, mise en scène, scénographie, entre autres techniques de scène, sont enseignées aux étudiants. Lieu de formation, le FITUC offrait également un terrain propice au débat.
A chaque occasion, des chercheurs en dramaturgie sont invités à débattre de théâtre. La question récurrente tourne autour de l’apport du théâtre universitaire à la scène nationale. Un apport qui n’est plus à démontrer, mais que certains, incommodés par cette percée retentissante du FITUC, ont essayé en vain de mettre en doute. Par « certains», il faut entendre « quelques » enseignants de la Faculté-hôte de ce festival qui, dépassés par les événements, ont manifesté leur nostalgie d’une époque où la Faculté était enfermée sur elle-même, où il n’y avait pas de place pour la créativité ; sans oublier bien sûr ces étudiants intégristes qui ont combattu le FITUC au prétexte que ce festival était « une dépense d’argent inutile ».
On vous fait grâce du reste, puisque relevant de la psychanalyse. Cette convergence a essayé bon an mal an de torpiller le FITUC, allant jusqu’à proposer son annulation après le départ de l’ex-doyen Smili. La création du « Forum de la recherche et de la pensée », connu sous le nom pompeux d’ATABAT, a failli porter le coup d’estocade au FITUC, sachant que cette foire-aux-mots, présentée comme un forum de débat, a fini par ravaler le festival de théâtre au second plan, ce qui revenait à faire plaisir à certains spécialistes de tout et de rien, auto-proclamés enseignants-chercheurs.
Malgré tout cela, le lobby anti-FITUC poursuivra sa campagne destructrice sous le successeur de l’ex-doyen M’Barek Rabi, en l’occurrence Abdelhak Hamam. Sous cet ex-doyen par intérim, il était question de remettre en scelle le FITUC. Exit ATABAT, place uniquement au théâtre. Reste que le FITUC, victime de plusieurs coups fourrés, était resté longtemps en phase de réanimation. Le manque d’imagination y était aussi pour beaucoup. Avec, aujourd’hui, Abdelmajid El Kaddouri, le nouveau-doyen de la Faculté des lettres Ben M’Sik, qui a manifesté à plus d’une reprise sa volonté de réhabiliter cet événement, « un grand acquis pour le théâtre national », le FITUC promet de reprendre des couleurs.

Programme de la 17ème édition du FITUC Du 2 au 10 septembre 2005

Atelier : Clown et rythme
Animateur : Lassaad Lazrag, professeur de théâtre, Tunisie
Atelier : Psycho design ou le profil psychologique des personnages
Animateur : Olivia Costea et Zoltan Schapira, Roumanie
Atelier : Constantin Brancuti et le théâtre
Animateur : Valentin Tascu
Atelier : Le chant dans le théâtre
Animateur : Paola Lavini, Italie
Atelier : Travail de l’acteur
Animateur : Anissa Derrazi, professeur d’Art  dramatique, Faculté des lettres Ben M’Sik, Maroc
Atelier : La mise en scène théâtrale
Animateur : Rasoul Saghir, Irak
Atelier : Le  Mime
Animateur : Yahya Gaier
Atelier : Le masque neutre
Animateur : Belaiche Abdelaziz (Algérie)
Atelier : Chorégraphie et expression corporelle
Animateur : Eava Muili (Finlande)

Related Articles

Culture

A la galerie Inspiration Design BY Casablanca: Vernissage «Design with Soul- Héritage et Innovation»

Exposition La galerie Inspiration Design BY, en collaboration avec Artelys Maroc, révèle...

Culture

Des projections, concerts et expériences artistiques au menu: Le Musée Yves Saint Laurent de Marrakech dévoile son programme

Agenda  L’Auditorium Pierre Bergé du Musée Yves Saint Laurent Marrakech (mYSLm) propose...

Culture

Jeux vidéo: La Fondation Nationale des Musées et la Fédération Royale Marocaine des jeux électroniques s’allient

Partenariat  Une convention de partenariat a été signée, récemment à Rabat, entre...

Lire votre journal

EDITO

Couverture

Nos supplément spéciaux

Articles les plus lus