Culture

A la une : Savoir pardonner…

L’acte que vient de signer, ici, M.M Khyari et Fahid est riche en significations. En voulant bien se réconcilier, ils ont répondu à une exigence inhérente à la mission de tout artiste qui se respecte : l’art est d’abord un ciment pour rassembler, non pas pour diviser. M. M. Khyari et Fahid se sont divisés, leur « cas » ne relève pourtant pas de l’exception dans un pays où les artistes oublient trop souvent qu’ils sont censés donner l’exemple. Or voilà, avec M. M. Khyari et Fahid, c’est le meilleur exemple que puisse nous fournir un artiste : savoir pardonner… Amis de longue date, ayant monté plusieurs projets en commun, caressé le même rêve de monter sur scène, faire rire leur public, faire retrouver peut-être le sourire à un enfant malheureux, bref combler des gens en quête d’une bouffée de joie, ils se sont vu séparer à cause d’un problème dérisoire : se disputer un rôle dans une émission diffusée le Ramadan dernier. On a souhaité que cette malencontreuse rupture ne soit qu’un nuage dans un ciel d’été. Mais la rupture a duré plus de cinq mois. Tellement que l’on a cru que les artistes se sont séparés pour de bon. Ce n’était pas sans rappeler cruellement d’autres regrettables ruptures, qui ont fait que plusieurs célèbres compagnies artistiques se sont dissoutes. Pour se rendre à cette triste évidence, il suffit de rappeler le «cas» Derham avec le groupe Jil Jilala et celui de Mohamed Louz avec «Tagada ». Ce genre de litiges peut certes arriver à n’importe quel être humain, c’est tout à fait naturel. Mais ce qui l’est un peu moins, c’est que la rupture prenne le dessus sur ce qui passe pour une mission de salubrité publique. L’artiste est appelé à garder en tête qu’il est d’abord un éclaireur, un passeur d’émotions, un marchand de bonheur, un aiguilleur de consciences ; il ne doit pas oublier que les gens ont besoin de lui, et que pour cela il est censé surmonter son ego, pour continuer à se rendre utile, à servir et ne pas trop se servir…
Mais cela ne semble pas être entendu de cette oreille. Notre scène se découvre le visage de bunker. Nos artistes, et gens de culture plus globalement, se livrent à ce qui relèverait d’une guerre de tranchées. Nos artistes, la plupart d’entre eux en tous cas, ont montré qu’ils sont capables de nuire, de se nuire… Motivés par une sorte de nombrilisme, ils ne veulent pas admettre qu’il puisse y avoir d’autres collègues capables de faire de belles choses. Preuve de cet ego-centrisme, on ne se donne généralement pas la peine d’aller voir le spectacle d’un confrère, le concert d’un autre…
Ce qu’on vient de voir avec M. M. Khyari et Fahid devrait malgré tout inspirer de l’optimisme. Espéron que d’autres artistes emboîteront le pas…

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