Culture

A la une : Volubilis, un site en fête

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Depuis six ans, le site de Volubilis est devenu l’une des destinations privilégiées des estivants. Nationaux, Marocains résidant à l’étranger et touristes issus de différentes régions du monde se donnent rendez-vous sur ce site. Deux raisons principales expliquent ce déplacement : il y a le Festival des chants et danses méditerranéens, dont la 6ème édition s’est ouverte jeudi 4 août 2005 par une soirée avec la chanteuse marocaine Raja Belmlih.
A l’instar des cinq dernières éditions, l’actuel Festival met à l’honneur le patrimoine lyrique de différents pays de la Méditerranée : musique Fado (Portugal), flamenco et airs andalou (Espagne), rythmes et chants populaires (Italie), saveurs lyriques des pays du Maghreb… Destiné aux chants et danses méditerranéens, le Festival de Volubilis s’ouvre à des sphères géo-culturelles lointaines. A chaque édition, un pays non méditerranéen est mis à l’honneur : de l’Asie à l’Amérique latine, en passant par l’Afrique subsaharienne. Le plateau-programme, en privilégiant la Méditerranée, reflète une vision et un choix significatifs : si les organisateurs veillent à donner au Festival de Volubilis un contenu méditerranéen, c’est parce que l’édifice historique fut construit par un empire romain dont le prestige eut rejailli sur différents pays de la Méditerranée.
Plusieurs pays, de quelques côtés de la Méditerranée qu’ils se situent, portent encore les traces de la présence romaine : Carthage (Tunisie), Sabratha (Libye), Balbeek (Liban), Jarach (Jordanie) et… Volubilis, l’un des plus grands et prestigieux sites romains que compte la Méditerranée. Situé sur une vaste colline, parsemée d’oliviers et autres cultures maraîchères, principales activités des Romains à l’époque de leur conquête, encadré jalousement par une prodigieuse chaîne montagneuse, le site de Volubilis témoigne, par sa structure architecturale, du mode de vie ancestral des Romains.
Preuve indélébile du prestige de l’empire romain, l’arc de triomphe se présente dans toute sa majesté. Ce magnifique édifice aurait inspiré, entre autres, celui qui fait aujourd’hui la fierté des Champs-Elysées en France. A l’arc de triomphe, s’ajoute la Sainte-Basilique qui, nous explique un archéologue, outre sa fonction théologique, représentait un symbole de la vie politique romaine.
Cette basilique, par son aspect architectural, se présente comme l’ancêtre du Parlement. A son frontispice, la basilique porte les effigies de plusieurs héros de l’empire romain. La porte Caracalla atteste également du passé glorieux de cet empire. Aux environs de ces édifices, symboles de la vie politique romaine, les demeures des simples citoyens continuent également de résister à l’épreuve du temps. Sur les carrelages de ces demeures surgissent des dessins qui en disent long sur le savoir-vivre des Romains. Parmi ces dessins, le portrait d’Orphée revient comme une obsession. Dire la place qu’occupait le dieu de la musique dans la vie des Romains. En dehors de l’intérieur des maisons, on peut également admirer des bassinoires de faïence. Ces bassinoires, présentes dans tous les foyers ou presque, renseignent sur l’intérêt que les Romains portaient également à leur détente, après une journée de labeur dans les travaux champêtres.
Les huileries sont également fort présentes, elles nous édifient sur l’importance de l’industrie de l’huile d’olive dans l’activité des Romains. Cette huile d’olive servit non seulement à la gastronomie, elle fut pour les Romains ce que l’électricité est pour nous aujourd’hui. Les Romains de Volubilis en produisaient plus qu’il n’en fallait, sachant bien qu’une grande quantité de la production fut destinée à l’exportation vers la capitale de l’empire : Rome.
Le Festival des chants et danses méditerranéens a d’abord le mérite d’attirer l’attention sur les trésors historiques que recèle cette région du Royaume, preuve vivante du rayonnement civilisationnel de l’empire romain.
Simplement, le Festival, six ans après sa création, n’a pas pris l’éclat qu’il mérite, en tout cas pas le même éclat dont jouissent des festivals comme celui de Carthage. D’où l’urgence de donner plus de considération à ce festival, sachant qu’il jouit déjà d’un atout majeur : le site de Volubilis.

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