Hassan Mediaf : «Notre dignité est bafouée »
C’est la première fois qu’un problème pareil arrive. Nous avons signé un contrat avec Chafik S’himi le 24 novembre 2004 pour jouer dans le téléfeuilleton de trente épisodes «Wja’e Trab». Le tournage devait s’achever le 29 avril 2005. Nous sommes actuellement au mois de janvier et il reste encore le 1/3 du travail à terminer. En juillet 2005 nous avions envoyé une lettre au directeur de 2M pour protester contre la situation désastreuse dans laquelle se trouvaient les comédiens. Le réalisateur ne respectait en fait aucune règle cinématographique, il travaillait seul sans aide -assistant, et nous n’avions même pas un plan de travail. Tout était improvisé. En voyant ces comportements, nous avons tenu à en informer 2M. Celle-ci a opéré son propre état des lieux et a donné la réalisation à Redouane Kasmi. Cependant, nous n’avions aucun engagement avec ce monsieur. Nous avons continué à travailler sans régulariser notre situation. On travaillait au noir. Ceci tout en sachant que le réalisateur a empoché 160.000DH. Et ce sont les comédiens qui pâtissent de cette situation. Personnellement, je pense que 2M a essayé de réparer les dégâts causés par le réalisateur en payant les comédiens de sa poche, en sachant que c’était Chafik S’himi qui devait s’en charger. Maintenant, la chaîne ne peut pas gérer cette affaire toute seule. Nous mettons en cause Chafik S’himi en personne. Si notre situation n’est pas régularisée, nous allons porter l’affaire en justice.
Hassan Bouanani : « C’est injuste »
Depuis l’arrêt du tournage de Wja’e Trab, je n’ai pas touché la troisième tranche du salaire. Nous sommes un certain nombre d’acteurs qui sont partis voir 2M, puisque c’est elle qui gère le dossier et pour protester et pour recevoir le reste de notre salaire. Mais jusqu’à présent, nous n’avons pas eu de réponses. Les allers/retours à la chaîne n’ont pas conduit à grand-chose. Ce qui nous fait mal, c’est que nous avons appris que certains comédiens ont été payés en entier et d’autres non. C’est injuste. Comme excuse, Chafik S’himi m’avait expliqué comme quoi j’avais joué des «jocks», c’est-à-dire des scènes qui ne figurent pas dans le scénario initial, mais qui sont ajoutées. Mais ce n’est pas une raison pour qu’on ne me paye pas. J’ai joué un rôle et je dois être indemnisé pour cela.
Abderrahmane Tazi : « Un feuilleton signifie des normes»
La chaîne fait des mains et des pieds pour négocier avec Chafik S’himi. Cependant, ce dernier fait la sourde oreille, il éteint son portable et nous n’arrivons pas à le joindre. Nous avons fait de notre mieux pour le convaincre à reprendre le tournage des 10 épisodes qui restent à finaliser. En vain. Les comédiens protestent, c’est normal, vu qu’ils ont signé tout comme la chaîne un contrat avec « Chafik Production ». Nous avons envoyé une mise en demeure au réalisateur pour essayer de résoudre ce problème, source de plusieurs protestations et de conflit. La chaîne a montré sa bonne volonté en augmentant le devis des comédiens et en essayant de les indemniser. La seule faute que la chaîne a peut-être commise est celle d’avoir donné l’aval pour la réalisation d’un projet colossal sans vérifier s’il y a vraiment toute une équipe derrière le réalisateur. Il s’est avéré que Chafik S’himi était cavalier seul dans le projet, sans avoir d’équipe. Le réalisateur a une plus grande responsabilité à assumer. Il est le chef d’orchestre et réaliser un feuilleton signifie avant tout des normes à respecter
Khadija jamal : «Nous avons été maltraités»
Le tournage de Wjah Trab s’est déroulé dans des situations vraiment lamentables. Nous avions travaillé dans des conditions catastrophiques, dans une ferme dans la région de Sidi Kasem-Sidi Sliman. La ferme était humide, et nous avons passés près de 17 jours dans cet état. On se désole de cette situation, vu que nous n’avons pas reçu la totalité de notre salaire. Nous attendons toujours la quatrième tranche.












