Abdelfettah Karmane expose les beautés du patrimoine

Lumières et beautés réelles du patrimoine, c’est ce que montrent les peintures exquises de l’artiste Abdelfettah Karmane exposées jusqu’au 18 janvier à la galerie d’art Lawrence-Arnott à Marrakech. Réalisme, hyper-réalisme, surréalisme : le réel est toujours l’objet de la construction de la structure picturale des œuvres d’Abdelfettah Karmane. «Je m’inspire du patrimoine ancestral marocain pour la création de mes tableaux», a-t-il déclaré à ALM. Ainsi, tapis traditionnels, porcelaines, zelliges,  bijoux féminins, fruits typiques (figues de Barbarie, pastèques, pêches, grenadine…)  peuplent les tableaux de nature morte de Karmane. «Le travail de Karmane présente une hyper-sensibilité à la couleur, à la texture, à la lumière, à la forme, à la densité et même aux “vibrations spirituelles” du sujet choisi», soulignent les critiques d’art Terence MacCarthy et Andrew Clandermond. Et de poursuivre : «Dans “Nature morte aux figues de Barbarie”, on a l’impression que l’on pourrait soulever le panier  de raphia par ses anses de jonc, toucher la peau luisante des fruits épineux, la moelleuse texture du tapis de soie soigneusement drapé, ou la douceur fraîche des zelliges au dessin complexe».
Mais outre transcrire dans leur subtilité, des objets de la réalité, la quête d’équilibre semble être ce qui motive le travail d’Abdelfettah Karmane. Ce dernier utilise diverses techniques picturales notamment la peinture à l’huile, l’acrylique et l’aquarelle. «Ne figure pas dans la palette de la peinture aquarelle la couleur blanche.  Le blanc présent dans le tableau est celui de la toile vierge», précise l’artiste. Ainsi le travail de reconstitution effectué par Abdelfettah Karmane demande un énorme effort de concentration et de précision. Toutefois, toujours dans cette recherche d’équilibre, il arrive à Abdelfettah Karmane d’abandonner les contraintes stylistiques et l’austérité du réalisme pour se consacrer à des œuvres surréalistes où la liberté de la création est plus épanouie. Par ailleurs, que ce soit dans des œuvres réalistes, surréalistes ou hyperréalistes, les formes des sujets choisis par l’artiste (qu’ils soient imaginaires ou réelles) sont à chaque fois au centre du travail pictural d’Abdelfettah Karmane. Toutefois, les sujets des tableaux de l’artiste sont eux aussi variés. Outre les tableaux de nature morte, des portraits sont également présentés dans l’exposition de l’artiste dans la galerie  d’art Lawrence-Arnott de Marrakech. Ces portraits «distillent l’essence même des personnages, leurs souffrances, leur sagesse, leur noblesse», expliquent les critiques. Concernant les  tableaux de paysage de l’artiste, ces derniers indiquent: «Dans “les Oudayas vues de Salé”, la sensibilité aiguë de Karmane à l’atmosphère, la sûreté de la composition, le contrôle exceptionnel de la palette caractérisée par une tonalité sourde, contrebalancée par les couleurs primaires vives, est tout simplement magnifique». Né en 1969 à Sidi Slimane, Abdelfettah Karmane est lauréat de l’Ecole des arts plastiques de Rabat. Il tient sa première exposition à l’âge de 14 ans dans sa ville natale. Il a exposé avec succès au Maroc, en France, en Italie, au Portugal et en Russie. Ainsi l’exposition actuelle montée  à la galerie d’art Lawrence-Arnott de Marrakech jusqu’au 18 janvier, donne à voir les œuvres d’Abdelfettah Karmane, un des jeunes artistes réalistes les plus confirmés de sa génération.