Sa nouvelle exposition prévue jusqu’au 17 février 2022
L’artiste-peintre emblématique de la figuration libre au Maroc, Abdelkrim Ouazzani, fait son come-back sur la scène artistique. Il revient en transformant la galerie tangéroise Kent en une grande parade. Connu par sa vision basée sur le plaisir, le jeu, l’harmonie des formes et des couleurs, l’artiste présente jusqu’au 17 février 2022 sa nouvelle exposition baptisée «Ma nature». Celle-ci nous transporte dans un monde imaginaire, merveilleux, rempli de bonheur et de joie.
A propos de ce travail, Tahar Ben Jelloun témoigne : «Ouazzani est un poète. Un poète qui, au lieu d’utiliser des mots, s’empare des couleurs d’enfance. Il raconte aussi des histoires, brèves mais laissant à notre imagination le pouvoir de les continuer, de les célébrer ou simplement de les garder pour soi. Il y a d’abord cette légèreté qui nous emmène directement dans le pays du rêve». En effet, ladite exposition donne à voir un ensemble de créations, constituées notamment des peintures et des sculptures colorées. On y trouve entres autres des grues-bicyclettes, des poissons-carrosses, des juments-vigognes aux mamelles de laitières normandes, des chouettestélévisions, des girafes à hélices ou des poussins acrobates… «Poissons, vaches, oiseaux, créatures plus ou moins hybrides aux membres qui s’allongent ou s’étirent. Les animaux sont souvent réduits à leur plus simple expression : à leurs pis ou à leurs arêtes, non qu’il s’agisse de les décerner pour le plaisir, mais de voir de quoi le monde est fait, comme un enfant qui s’amuse à casser son jouet. Parfois, un objet pourra être récupéré, comme ce bendir autour duquel se construisit l’une de ses premières oeuvres.
De la musique avant toute chose, et du plaisir, toujours !», atteste à ce sujet Olivier Rachet, professeur de lettres modernes et de cinéma audiovisuel. Artiste chevronné, le Tétouanais Abdelkrim Ouazzani fut le premier peintre marocain à évoluer dans la mouvance de la figuration libre. D’abord son parcours a commencé lorsqu’il a intégré l’École des Beaux-Arts de Paris en 1975, après avoir achevé un cursus identique dans sa ville natale. Dès son retour, le jeune et brillant diplômé endossera la fonction de directeur pédagogique de l’Institut national des beauxarts de Tétouan, pour en assurer la direction jusqu’à sa retraite, en 2014.
L’artiste avait présenté son travail partout dans le monde et à de nombreuses manifestations internationales. Depuis quelques années, il avait reçu des honneurs principalement au Musée Mohammed VI d’art contemporain, la Villa des arts de Rabat, le Comptoir des Mines de Marrakech, la Galerie Loft casablancaise, le réseau entier des Instituts français, à l’Institut du Monde arabe parisien, à Santiago du Chili, Sao Paulo, Palerme, Malaga ou Berlin. En 2019, le Centre d’art moderne de Tétouan lui a consacré sa saison, en lui rendant un grand hommage.