«Un poète passe». Tel est l’intitulé de l’exposition d’Abdellatif Laâbi au Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain à Rabat. Elle présente une variété de publications littéraires, documents d’archives, peintures et vidéos montrant l’univers pluriel de cette grande personnalité marquante de la scène culturelle.
Le Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain (MMVI) de Rabat célèbre la grande figure du paysage culturel marocain Abdellatif Laâbi. Il accueille dans ce cadre son exposition baptisée «Un poète passe». Ouvert depuis le 10 janvier 2024, cet évènement est une invitation à la découverte des multiples facettes de l’auteur : poète, éditeur, traducteur et peintre. «C’est avec beaucoup d’émotion qu’on accueille l’une des grandes figures qui a marqué la société et la scène culturelle et artistique par son histoire personnelle, littéraire et picturale. Il fait partie de ces personnalités qui ont remué les idées pour faire progresser la société, et ce, notamment avec la revue «Souffles»», a indiqué à cette occasion Mehdi Qotbi, président de la Fondation nationale des musées. Abdellatif Laâbi s’est dit heureux d’avoir l’occasion d’exposer au MMVI. «Lorsque j’ai proposé à M. Qotbi cette exposition, il a immédiatement dit oui, sans réfléchir. Je l’en remercie car ce n’est pas simple d’accueillir quelqu’un comme moi ici», dit-il. A propos du choix du titre de l’exposition «Un poète passe», M. Laâbi a expliqué qu’«il souhaitait laisser une trace singulière et un impact important dans cette vie qui semble si courte». L’exposition présente en effet une variété de publications littéraires, documents d’archives, peintures et vidéos qui montrent l’univers pluriel de ce grand homme de lettres. Elle met en avant son œuvre riche et engagée. A travers ses œuvres, Laâbi devient le porte-parole d’une génération en quête de sens, utilisant l’art comme moyen de dénonciation et de réflexion. «Un poète passe» s’ouvre par ailleurs sur une première section dédiée à la revue «Souffles», fondée en 1966 par M. Laâbi, avec les poètes Mostafa Nissabouri, Mohammed Khaïr-Eddine et les peintres Farid Belkahia, Mohammed Chabaâ et Mohamed Melehi. Cet espace rend également hommage à Mohamed Melehi, qui a réalisé la maquette de la revue, à travers des panneaux conçus par l’artiste défunt pour le cinquantième anniversaire de «Souffles». La section suivante est consacrée à la production prolifique de Laâbi en poésie et en littérature, depuis ses premiers recueils et récits jusqu’à ses œuvres et essais les plus récents. Cette rétrospective est complétée par une sélection de livres d’art et de poésie visuelle réalisés en collaboration avec des peintres et graveurs contemporains. Des entretiens avec l’auteur, retraçant les moments-clés de son parcours, sont diffusés dans un espace audiovisuel. La dernière partie dévoile la facette moins connue de Laâbi, en tant que peintre, offrant un aperçu sur sa transition de la poésie vers la peinture et sur l’évolution de son parcours artistique. C’est toute la créativité d’une époque que cette exposition dévoile, c’est aussi une occasion d’explorer l’œuvre universelle de Abdellatif Laâbi.
