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Abdellatif Saidi : «L’art des épopées gagnait en l’intérêt d’artistes vétérans»

© D.R

Entretien avec Abdellatif Saidi, poète, compositeur et créateur d’épopées marocain

Dès qu’il arrive aux locaux d’ALM, son aspect vestimentaire est assez attirant. Portant un turban garni de l’étoile chérifienne, Abdellatif Saidi affiche ainsi son patriotisme. Un sentiment qu’il exprime à travers ses œuvres notamment les épopées. Il en a d’ailleurs pleins. L’artiste, également président de l’Association marocaine pour le soutien et la protection de l’artiste, s’exprime dans cet entretien sur son art, ses créations ainsi que ses projets.

ALM : Vous venez de concevoir les paroles d’un nouveau single en égyptien. Pourriez-vous nous expliquer les raisons du choix du dialecte du pays des Pharaons?

Abdellatif Saidi : C’est parce que le dialecte égyptien est, pour moi, plus facile que celui marocain. Je trouve que le premier penche davantage vers l’arabe classique. C’est comme une troisième langue, à mon sens, qui est simple en paroles. Quant au nouveau single, il sera interprété, en vidéoclip, par l’artiste égyptien, Mohamed Hammouda, à l’occasion des Fêtes du Trône et de la Jeunesse. Par l’occasion, j’ai déjà créé, du temps de feu Hassan II, une œuvre interprétée par le chanteur libanais Taoufik Taoufik qui n’est autre que le frère de Walid Taoufik. Aussi, j’ai plein de singles en langue arabe et en dialecte marocain.

Votre aspect vestimentaire, notamment le turban garni de l’étoile chérifienne, est assez attirant. Pourquoi afficher votre patriotisme d’une telle manière?

Je suis patriote jusqu’à la moelle et au-delà. Nous vivons dans ce pays et de ses biens. C’est pourquoi j’aime beaucoup mon cher pays. Je suis connu pour cela d’ailleurs et pour mes œuvres à fort caractère national.

Vous êtes également connu pour vos épopées. Pourquoi accordez-vous un grand intérêt à cet art?

Je trouve que personne n’est intéressé. Par contre, je le suis pour ma part. D’autant plus que cet un art qui gagnait en l’intérêt d’artistes vétérans. De leur côté, les médias audiovisuels ne s’intéressent pas aux épopées. Ils préfèrent plutôt le buzz. Cela a fait que certains chevronnés, qui ont tant réalisé de grandes œuvres, ne soient pas révélés. Quant à moi, après une carrière de 40 ans et du haut de mes soixantaines, je continue à donner encore et encore. Aussi, les épopées, y compris celles nationales, étaient faites dans la belle époque de la chanson. Dans cette ère, les œuvres prenaient une demi- heure et pourtant elles étaient diffusées sur la télévision. D’autant plus que nos chansons marocaines sont toujours appréciées puisqu’elles sont interprétées dans les grandes cérémonies.

Et comment faire en sorte que les jeunes artistes s’intéressent à cet art?

Déjà, Hatim Ammor, Fadoua El Malki, Rajae Ksabni et Samira Belhaj, ont chanté mes œuvres. Il est vrai qu’il y en a ceux qui veulent se produire dans mes épopées, mais ce ne sont pas de vrais chanteurs. Ceux-ci préfèrent le buzz. Par exemple, Saâd Lamjerred et Zouhir Bahaoui sont des artistes. Mais si un chanteur, qui a évolué sur YouTube, veut s’afficher dans mes épopées, il faut qu’il puisse chanter en live.

Auriez-vous d’autres projets?

Je travaille sur des épopées. Elles s’intitulent respectivement «Almalik wa chaâb» (le Roi et le peuple), «Al Hokm Eddati» (L’autonomie) que j’ai déjà finie, «Aoulad El Amm» (Les cousins), qui parle des relations entre les Marocains et les juifs, et «Assalam» (La paix). Cette dernière sera conçue en collaboration avec les Nations Unies. En tout, j’ai bien d’autres épopées à l’instar de «Abtal Elwatan» (Les héros de la patrie) marquée par la participation de la jeune artiste Oumaima Benzouin, connue pour la princesse des enfants. Avec cette artiste, j’ai également un autre single intitulée «Malik El Maarouf» (Le Roi généreux). Elle l’interprètera, aux rythmes de ma composition et mes paroles, avec la chorale «Atfalouna Hadaratouna» (Nos enfants, notre civilisation) sur une production de Ayoub Tourabi. «Malik El Maarouf» est aussi une dédicace au Souverain et au peuple à l’occasion des Fêtes du Trône et de la Jeunesse. Des épopées, j’en ai plein d’ailleurs comme «Sidna, une ligne rouge» et bien d’autres. Je suis d’ailleurs connu pour cela.

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Pourriez-vous nous rappeler vos épopées ?

Ma première œuvre, dans ce sens, a été dédiée en 2002 au téléthon sur 2M. Elle a été marquée par la participation d’environ plus d’une centaine d’artistes dont feue Hajja Hamdaouia et El Bachir Abdou. Après quoi, j’ai conçu l’épopée «Addourra» pour la Palestine avec la participation de plus de 160 artistes notamment les vétérans Habiba Medkouri et Tayeb Lâalej. Aussi, l’épopée «Assaratane» (Le cancer) a connu la participation de Hayat El Idrissi, Asmae Lamnawer, Fadoua El Malki, Mohamed Hassan El Joundi, Hassan Sqalli, Saïd Chraibi, Abderrahim Bargach et Nadia Ayoub entre autres. De plus, «Gaza tahta ennar (sous le couvre-feu)» a rassemblé 180 artistes comme Nezha Chaâbaoui, Abdellah Daoudi, Rachid Batma, Omar Essayed, Hatim Ammor et Asmae Lamnawer. A son tour, l’artiste Taher Jimmi, entres autres, a participé dans l’une de mes œuvres.

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