Culture

Abder allège Moha

© D.R

Aujourd’hui Le Maroc : Quel bilan établissez-vous de cette tournée ?
Abder Ouldhaddi : « Moha le fou, Moha le sage » est un bonheur. Un cadeau d’une valeur inestimable. D’autant plus que je découvre le Maroc à travers Moha. La tournée concerne de nombreuses villes. Là où je vais, je tâte une température différente chez le public. Je sens un parfum à la fois nouveau et inscrit dans le jardin de mon enfance. Moha me permet de voir du pays, me réconcilie avec le Maroc. Je ne le remercierai jamais assez pour cela.
Vous avez l’habitude de tirer parti de tout. Y compris des petits incidents qui entravent le cours d’un spectacle…
En fait, je tiens à préciser que je ne m’aventure pas beaucoup dans l’improvisation. Je respecte le texte. Mais je reste ouvert aux interventions du hasard. Le théâtre, c’est comme une bonne augure (l’fal). Il ne faut pas lui tourner le dos. Lorsqu’un spectateur me lance un fal, je le prends au vol. J’ajoute un mot, une phrase pour l’enrichir. Lors de la représentation de Casa, un autre portable a sonné. J’ai répondu ‘allo’. Je n’en ai pas voulu au spectateur qui a oublié de verrouiller son téléphone. Bien au contraire, j’ai établi une complicité avec lui. Cela dit, il ne faut pas abuser dans l’art de récupérer les incidents de la salle. Cela finit par lasser ou sentir le procédé.
Gardez-vous le même engouement pour le texte de “Moha le fou, Moha le sage“ ?
Le texte, bien sûr, mais je prends du recul par rapport au personnage. A mesure que je joue Moha, il devient plus léger, plus aérien. Alors qu’il était lourd à sa sortie, en raison de la teneur philosophique du texte, il s’achemine au fil des représentations vers un personnage foncièrement taquin. La légèreté du jeu triomphe, en quelque sorte, de la lourdeur du texte.
Avez-vous des projets au Maroc?
Mon voeu, c’est de jouer encore au Maroc. Bien que je sois établi en France, mon regard et mes pensées reviennent toujours ici. J’ai rencontré le comédien Hassan El Fad qui m’a fait part de son désir de construire un projet en commun. Je m’en réjouirais beaucoup. J’ai également été reçu par le directeur du Théâtre national Mohammed V. Il sait à quel point j’ai soif de jouer devant le public marocain.
Et pour la carrière de Moha le fou, Moha le sage ?
Une boîte de production française l’a pris en main. Le texte va encore voyager. Et je me battrai pour qu’on le voie encore et encore. Avec ou sans philosophie, le personnage de Moha se livre à des réflexions sur les grands sujets de la vie. Il a des illuminations qui lui font tenir des propos d’une extrême lucidité sur la société marocaine. C’est un personnage emblématique du Maroc actuel et des forces qui essaient d’entraver sa marche vers la modernité.

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