Culture

Abir Najah, une jeune styliste-écolo

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Abir Najah, avec un nom pareil, se réaliser soi-même signifie forcément réussir, réussite, «najah» en arabe. A 23 ans, dans la vague verte, cette jeune styliste trace son chemin avec conviction et courage. Pour elle, la mode est au service de l’environnement. À partir de matériaux de récupération, elle réalise ses créations : des sarouals pour femmes en toile denim molle, coton fin, pans de caftans vintage…, ou pour hommes des T-shirts aux motifs ethnico-“graffiques”, ainsi que des bijoux pour les défilés, ou pour une installation artistique comme celle exposée dernièrement aux anciens abattoirs de Casablanca à l’occasion de la Journée de la terre. Et chez cette amoureuse de la nature, tout est recyclé. La fameuse devise des recycleurs «Donner une seconde vie aux objets morts» est également la sienne. Oui ! On le sait, le concept écologique est lui-même devenu un objet récupérable pour de pures opérations marketing ou parce qu’il est devenu de plus en plus à la mode. Mais pour Najah, ce souci découle spontanément de sa nature et de son itinéraire personnel. Elle qui a vécu dans une métropole connue aussi pour sa pollution et d’où elle a hérité son asthme et ses multiples allergies, sa quête artistique et sa créativité sont intimement liées à son malaise de vivre dans un environnement de plus en plus maltraité et dégradé. Issue de Hay Mohammadi, fille d’une professeur de français, Abir est une artiste et styliste autodidacte. Les contraintes de son milieu modeste et les restrictions de sa famille ne lui permettent pas de faire les études en art plastique dont elle a toujours rêvé. Elle s’inscrit au lycée technique puis à la Faculté d’économie où elle décroche sa licence en économie et gestion d’entreprise. Mais cela ne l’a pas empêché de fréquenter les étudiants de l’école de beaux-arts et s’abreuver de leur univers et sensibilité artistiques. Aussi elle commence à faire du théâtre en 1998. Sa passion de la planche la mène peu à peu vers la scénographie, le décor et les costumes mais aussi vers le cinéma. Elle a travaillé dernièrement dans le long-métrage de Karim Derkaoui, «Les enfants terribles de Casablanca» et a collaboré avec le réalisateur Yassine Fenan dans sa série «Une heure en enfer» en tant que styliste plateau notamment pour tout ce qui concerne le choix des costumes en fonction du contexte, de l’histoire et de la lumière… Pour elle, l’art et la mode sont son moyen d’exprimer sa sensibilité, le cinéma est une passion. Aujourd’hui, elle espère faire des études de cinéma. La jeune Abir Najah se définit comme une lionne qui n’a jamais eu peur d’affronter la vie et qui fait l’impossible pour réaliser ses rêves sans jamais baisser les bras en face des diverses épreuves et échecs. Rappelons que son premier défilé de mode entièrement avec des matériaux de récupération a eu lieu à la galerie casablancaise Casa d’El Arte le 12 décembre 2009. Y ont collaboré, toujours avec la fibre écologique, deux autres jeunes créatrices pour les accessoires : bijoux , et sacs en cuir récupéré… Abir Najah a créé sa propre marque «Abir création» et travaille actuellement dans un atelier à Casablanca pour préparer sa future collection. Un autre pas dans son chemin vers la réussite.

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