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«Abstraction Est Ouest» : Une plongée dans les univers de Gharbaoui et Charkaoui

© D.R

Elle montre une partie de la collection de la Fondation TGCC ainsi que d’autres œuvres prêtées par des collectionneurs

L’Espace Artorium de Casablanca accueille à partir de ce mercredi 27 janvier et jusqu’au 13 mars 2021 une nouvelle exposition intitulée «Abstraction Est Ouest». Celle-ci célèbre deux univers de grands artistes peintres, à savoir Jilali Gharbaoui et Ahmed Cherkaoui. «Elle montre les plus belles œuvres de Gharbaoui et Cherkaoui de la collection de la Fondation TGCC acquises durant ces 30 dernières années ainsi que d’autres œuvres exceptionnelles, prêtées gracieusement par des collectionneurs. Ces œuvres mises en scène de telle sorte à ce qu’elles se suffisent à elles-mêmes d’une part et qu’elles forment harmonieusement un tout d’autre part», explique à ce sujet Meryem Bouzoubaa, présidente de la Fondation TGCC.

Gharbaoui et Cherkaoui (littéralement celui de l’Ouest et celui de l’Est) ont sans aucun doute bouleversé l’histoire de l’art au Maroc. Le premier, rattaché à la vie par son amour pour la peinture, développe une expression abstraite franche et nerveuse avec des couleurs brutes, créant une matière rude qui exprime ce que l’artiste ressent, sans détour ni embellissement. Il cherche la lumière constamment, comme si elle seule pouvait le sortir de cette vie obscure. Marqué par une enfance difficile, Gharbaoui a fait de son art l’expression de ses angoisses et de ses douleurs en se projetant dans une quête spirituelle et mystique canalisée par la recherche inlassable de la lumière. Cette rétrospective permet ainsi au public de comprendre la complexité d’un peintre ambitieux et avant-gardiste qui a inspiré des générations d’artistes marocains mais aussi européens.

Quant à Ahmed Charkaoui, figure incontournable de l’abstraction marocaine obsédé par les signes berbères que portait sa mère, morte alors qu’il était encore très jeune, le mènera à une recherche continuelle de ces signes et de leur signification, les plaçant au cœur même de ses travaux. Initié au métier de calligraphe auprès d’un maître renommé, il se dirige dans un premier temps vers la conception d’affiches et de banderoles, avant de s’inscrire en 1956 à l’École des métiers d’art de Paris, section arts graphiques, où il se consacre à l’étude des techniques de la lettre, de la décoration et de l’affiche. Ses premières années de formation en arts graphiques sont aussi celles d’une expérimentation secrète et solitaire de la peinture. Lorsqu’il obtient son diplôme en 1959, Ahmed Cherkaoui est riche d’une expérience professionnelle au sein de la maison Pathé-Marconi en tant que dessinateur, et d’une jeune pratique picturale qui lui vaut d’exposer pour la première fois aux ateliers de l’imprimerie Lucienne Thalheimer.

Aussi conscient de la force créatrice des arts populaires et traditionnels, que de l’enfermement catégoriel exercé par les normes occidentales, Cherkaoui cherche à opérer une synthèse dynamique entre les traditions iconographiques de son pays et la modernité artistique européenne, frayant sans aucun doute une voie qui lui est propre. Morts tous les deux très jeunes (41 ans pour Gharbaoui et 32 pour Cherkaoui), ils laissèrent derrière eux des œuvres épatantes, dont certaines sont à découvrir en ce moment à Artorium.

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