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Accompagné de Zainab Afailal en chant : Nabil Benabdeljalil compose «Adha Attanaî» en mode gharnati

© D.R

Le beau poème «Adha Attanaî» (La distance nous sépare) du grand poète andalou de Cordoue, Ibn Zaydoun, vient d’être composé en gharnati par le célébrissime compositeur marocain Nabil Benabdeljalil.

Une composition chantée par la voix suave de l’artiste marocaine Zainab Afailal. A propos de cette nouvelle oeuvre, M. Benabdeljalil indique : «En tant que compositeur, c’est à travers le gharnati que j’ai trouvé la passerelle naturelle vers notre modernité, avec les gages qu’elle impose en termes d’harmonie, de polyphonie et d’instrumentation».
Quant au choix de la chanteuse, il précise : «C’est également dans la voix sublime et dans la personne de Zainab Afailal que j’ai trouvé le partenaire idéal en termes de maîtrise professionnelle et de conviction par le travail». «Nous sommes accompagnés dans cette belle aventure par l’ensemble Zakharif, avec toutefois le banjo à la place du Ûd», enchaîne-t-il. Ainsi, les artistes Mustapha Adli, Rachid Abou al-Fath et Abdellilah Zniber sont respectivement au saxophone, banjo et au tar. De son côté, M. Benabdeljalil est au piano. L’enregistrement ayant eu lieu au studio Maroc Live comme le détaille le compositeur qui rappelle que, dans le poème, Ibn Zaydoun s’adresse dans la tradition de l’époque à sa bien-aimée Wallada, également grande poétesse. «Amour, reproche et espoir de paix dans ses paroles si raffinées qui nous renvoient à toute la splendeur et le raffinement de l’Andalousie musulmane», exalte l’artiste qui n’est pas à sa première oeuvre. Rien que l’an dernier, il a vu son «Adagio pour cordes» interprété par l’Orchestre Philharmonique du Maroc (OPM).

«Dans mon «Adagio pour cordes», c’est plus l’appartenance à la grande culture arabo-islamique qui est mise en évidence”, avance M. Benabdeljalil dans un entretien accordé à cette occasion à ALM. Dans cette oeuvre, il a, comme il l’explicite, “utilisé tout simplement une version du Adhan dans deux modes (maqamat) différents de la musique arabe moyen-orientale. Les modes «rasd» et le «naqriz» sont perceptibles de manière assez claire. «Dans mon œuvre, ce n’est ni de l’arrangement ni de la fusion. D’ailleurs, il y en a ceux qui vont reconnaître cet «Adhan» très difficilement». Comme il le détaille, son «Adagio pour cordes» est le 3ème et dernier mouvement de sa symphonie de chambre. Celle-ci se compose de trois mouvements. Les plus joués sont le 3ème et le 2ème. Celui-ci a déjà été joué à l’opéra de Berlin. Avant d’être joué par l’OPM à Essaouira, cet Adagio a été joué par l’English Chamber Orchestra à Londres. L’ensemble de la symphonie ayant été joué une seule fois par les Boho Strings sous la direction de David Ramael en Belgique l’an dernier.

Pour rappel, la formation académique de M. Benabdeljalil est en composition avant tout. Il a fait des études de composition à Kiev à l’académie Tchaïkovski dans les années 90 et il a un master dans le domaine. Après quoi, il a fait une autre formation au conservatoire de Strasbourg et avec d’autres professeurs. Un brillant parcours.

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