ALM : Vous voulez bien nous parler de vos nouveaux projets ?
Adil Fadili : Je suis en postproduction de la 4ème saison de la série policière «La Brigade» à laquelle j’ai envie de donner un nouveau souffle. C’est la première série marocaine où on voit vraiment une femme flic. J’avais commencé avec Fatima Kheir et en ce moment je travaille avec la jeune actrice Sara Tekaya. 6 épisodes sont diffusés pendant Ramadan et je reprends le tournage juste après ce mois sacré pour 10 autres. A vrai dire, j’ai eu la chance d’avoir fait la série avec la SNRT, parce que le problème avec la télévision c’est d’installer des séries à long terme. A la SNRT, on m’a suivi et compris l’impact de ces séries. J’espère que l’expérience va continuer avec cette société pour avoir une vraie série 100% marocaine. En parallèle, je travaille sur mon long-métrage qui est en écriture. C’est une œuvre que je développe avec mes amis, Bousselham Eddaif et Taoufik Hemmani. J’ai envie de prendre tout mon temps pour bien le développer, comme ça je n’aurai aucun regret par la suite.
Des projets avec votre sœur Hanane ?
On a envie de renouer avec la scène, c’est pourquoi on est en pleine écriture d’un spectacle, un one woman show. Il s’agit de 25 personnages tirés de la société marocaine qui seront joués par Hanane. Les répétitions ont déjà commencé en Ramadan et on pense faire une tournée au Maroc et à l’étranger après le mois sacré. Comme on pense sérieusement à faire du cinéma.
Revenons un peu à votre long-métrage. De quoi s’agira-t-il exactement et qu’en est-il du casting ?
Ça va être un peu l’univers de mon court-métrage «Courte vie», à savoir une vision imaginaire d’enfant qui est toujours en moi avec une réflexion d’adulte qui est moi, également. Il y aura beaucoup de couleurs pour raconter quelque chose de noir. C’est tout ce que je peux vous dire pour l’instant. Pour le casting, il comptera la plupart des acteurs qui ont déjà joué avec moi dans les téléfilms et les séries, comme il y aura de nouveaux visages.
Quelle est l’idée de long-métrage qui vous tient le plus à cœur ?
Après ce long-métrage, je rêve de faire une comédie musicale parce que je trouve qu’on a toujours donné au public marocain des films traitant de problèmes très noirs. Aujourd’hui, je pense que le public marocain a aussi besoin de rêver et de réfléchir et une comédie musicale fait rêver et réfléchir.
Quel est le genre de films qui vous inspirent pour réaliser les vôtres ?
Pour moi, je suis revenu un peu en arrière, je regarde un peu ce qui est classique. Actuellement, on se retrouve avec de nouveaux moyens numériques qui permettent à n’importe qui de raconter son histoire.
Et qu’est-ce qui fait la force d’un réalisateur par rapport à un autre ?
C’est la sensibilité, la forme et le style parce qu’on peut avoir le même sujet et chacun peut le présenter de manière différente. Mais cela dépend notamment de la sensibilité du réalisateur et son côté artistique.
La Commission d’aide à la production cinématographique présidée par Driss Benali estime que c’est la qualité d’un film qui prime pour bénéficier de cette aide. Comment envisagez-vous de procéder pour la convaincre ?
Si j’écris mon scénario ce n’est pas pour la commission même si j’en ai besoin. Personnellement, je me retrouve en tant que premier spectateur de mon histoire. Si je fais un travail, c’est pour le partager, voilà mon premier souci. Alors, en écriture, je ne pense pas à séduire la commission, mais à faire des films pour plaire à un large public.