Culture

Adnane Mouhejja : «Il faut juste se rapprocher du public marocain»

© D.R

ALM : Le public marocain a pu vous redécouvrir ces derniers Ramadan dans divers programmes. Que ce soit dans l’animation, en tant qu’acteur ou encore dans l’écriture des scénarios. Y aura-t-il des surprises cette année également?

Adnane Mouhejja: Je reviens durant le mois sacré avec un téléfilm «Je T’aime Moi Aussi» réalisé par Driss Roukh et dont je suis le scénariste, avec Jalila Talemsi, Said Bey et Yahya Fandi. Avec ce dernier nous avons créé un concept de capsules qui s’intitule «Lparking» et que vous aurez l’occasion de découvrir très bientôt. Je me produis aussi dans les séries «Sada Ljoudrane» de Said Azar et « Kenza F’douare » de Hicham Lasri. En tant que scénariste, j’ai créé le concept d’une mini série de quatre épisodes «Lkhawa» réalisée par Chakib Benomare, avec Tarik Boukhari et Salah Ben Saleh.

On le sait tous, nos productions nationales vivent une grande période de rush juste avant le mois sacré. Peut-on dire que c’est tant mieux?

Sincèrement il y a des avantages et des inconvénients. D’un côté il y a du travail pour tout le monde, pour les artistes comme pour les techniciens, sachant que le moteur été en arrêt depuis un moment. D’un autre côté tout se passe en même temps. Dans ce cas là soit on doit faire un seul choix ou bien faire les allers-retours et jongler avec plusieurs projets en même temps. Le malheur est que les boîtes de production commencent à travailler dans l’urgence et qui dit urgence dit précipitation et qui dit précipitation dit moins de qualité.
Quel avis portez-vous sur le nouveau système d’appel d’offres au Maroc?
Personnellement je pense que c’est une bonne chose surtout qu’aujourd’hui la production télévisuelle n’est plus prisonnière de deux ou trois sociétés. Avec les appels d’offres, tout le monde peut postuler et quelque part il y a plus de transparence. Il y a quelques années je ne pouvais rêver déposer un projet de scénario qui porte ma signature, si vous voyez ce que je veux dire. Maintenant le projet est là, ce qu’il faut c’est l’entretenir et essayer de régler le problème du timing afin d’éviter l’entassement des projets.

En quoi vous, en tant qu’artiste, cette nouvelle configuration du paysage de production impacte-t-elle votre activité?

En vérité, entre chaque appel d’offres on vit une période d’hibernation. Chose qui est très difficile pour nous. Il faut savoir qu’il y a des artistes qui ne vivent que de ça, ils n’ont que leur travail à la télévision comme rentrée d’argent. Mais si on arrive à résoudre le problème des dates de sortie des appels d’offres, je pense que cela va s’arranger.

Qu’on se le dise franchement, tous les ans la qualité de l’offre télévisuelle est pointée du doigt. Certains la jugent même insultante pour le minimum d’intelligence du Marocain Lambda. A quel point est-il difficile de satisfaire ce dernier?

Un tajine cuit sur le charbon n’a jamais le même goût que celui cuit sur le feu de la cuisinière. (Rires). Comme expliqué, il nous arrive de vivre une longue hibernation pour ensuite passer à la vitesse supérieure. En période de rush tout se fait à la hâte car on a des délais à respecter. Ce n’est pas comme quand vous prenez tout le temps de bien faire les choses et c’est justement ça le problème. D’ailleurs vous aurez peut-être du mal à le croire mais à l’heure actuelle il y a des séries annoncées pour la grille du Ramadan qui sont toujours en tournage. Alors pour parler de qualité, on n’en aura pour 3 ou 4 pages.

Et ce public alors…?

Je pense qu’il faut juste s’approcher du public marocain et créer selon ses goûts et ses attentes. Aujourd’hui on ne peut ni trahir ni insulter l’intelligence du téléspectateur marocain.

Un dernier mot peut-être

Je vous souhaite à tous un bon Ramadan «Bsaha o Salama Inchalah» et je demande au téléspectateur marocain d’être compréhensif car on fait tout pour le satisfaire, sincèrement.

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