Elle expose «Zina, au-delà du bleu» à la Villa des Arts de Casablanca
Du 15 avril au 8 juin 2025, l’artiste plasticienne Ahlam Lemseffer Mahla marque son grand retour avec son exposition «Zina, au-delà du bleu» à la Villa des Arts de Casablanca. Elle invite à découvrir un monde monochrome.
Ahlam Lemseffer est l’une des artistes plasticiennes les plus influentes de sa génération. Ses recherches explorent les formes, les espaces et les couleurs et interrogent ainsi l’interdépendance qui existe entre planéité et spatialité. Dans ce sens, elle revient sur la scène artistique et dévoile son «Zina au-delà du bleu» à la Villa des Arts à Casablanca. Une exposition fascinante dans laquelle l’artiste véhicule un monde monochrome. «Mahla continue sa quête d’absolu en dépouillant sa toile du superflu pour laisser surgir l’incertain. Par tâtonnements, le superflu s’estompe. Monochromes sonores, c’est une partition picturale que met en œuvre l’artiste, où les interstices s’assimilent aux soupirs musicaux», indique dans la présentation Ainhoa Vernet, commissaire de l’exposition.
Et d’ajouter : «Silence d’un temps, le souffle est coupé face aux grandes toiles quasi mono pigmentaires que cette obscurité assourdissante donne à contempler. Les vibrations des aplats assombris saisissent la réflexion de la lumière. Nomade, venir d’ici ou d’ailleurs ne comporte aucune importance, venir de soi, là où la beauté se réfugie. Au-delà du bleu, au-delà de ce que l’on pense percevoir au premier regard, pour y découvrir la beauté. Mahla s’inscrit dans une abstraction complète».
Pour M. Vernet, l’artiste interroge notre rapport à la beauté. «L’action du beau, cet élan vers l’autre, conduit à une esthétique intellectualisée. Mahla peint, sculpte, installe, avec un sens de la composition géométrique façonnant avec ses gestuelles».
Il faut dire que l’œuvre d’Ahlam Lemseffer allie avec pertinence peintures, sculptures et installations. Son iconographie donne à des formes abstraites valeur de représentations faisant référence à l’architecture, à l’environnement et à la société humaine. Depuis plusieurs années, Ahlam explore les territoires de la peinture abstraite par une continuelle interrogation du procédé pictural : composition, surface, couleur, lumière et perspective. Cette exploration l’a conduite à un dynamisme d’avant-garde lié aux grands courants émotionnels, et à une abstraction de plus en plus fluide et épurée. Aujourd’hui la construction picturale de ses peintures l’amène à examiner le complexe processus liant juxtaposition, transparence et superposition visuelle.
A propos de l’artiste
Biographie . Ahlam est née à El Jadida. Après des études d’arts plastiques aux Arts Décoratifs de Paris ainsi qu’à l’ESAG Penninghen, elle complète sa formation par une licence en littérature anglaise à l’Université Paris VIII. Dès les années 80, l’œuvre de Ahlam trouve visibilité et reconnaissance sur la scène artistique nationale et internationale. Son travail est alors montré dans plusieurs musées du monde. L’artiste a également participé à la quatrième Biennale internationale d’art islamique (Iran) en 2002, à la Biennale du Caire en 2007, à la XXIVème Biennale d’Alexandrie en 2008, à la Biennale de Sculptures et Installations (Graz) en 2013 et à la Biennale internationale d’art contemporain de Tunis en 2014. Elle détient un grand nombre de distinctions, dont la prestigieuse décoration de l’Académie française des sciences et des lettres. Depuis 1994, elle est membre du comité d’honneur à la Société des arts francophones. En 2012, Ahlam Lemseffer fonde le MAC à Briech-Assilah, aujourd’hui structure culturelle incontournable du milieu de l’art contemporain marocain.