Né en 1969, Ahmed Cherkani est violoniste, arrangeur et chef d’orchestre. Il est d’une vivacité extraordinaire. Lors des spectacles, on le voit gesticuler en direction de son orchestre tout en jouant lui-même du violon. Ahmed Cherkani a poursuivi ses études au Conservatoire de musique de Fès. Il s’est essayé à plusieurs genres musicaux : musique andalouse, malhoune, chaâbi et chanson moderne. Il est fier de son parcours, parce qu’il est convaincu que pour être un bon arrangeur de musique marocaine, il faut connaître toutes les formes musicales du pays. Les termes techniques reviennent très souvent dans la conversation d’Ahmed Cherkani, et son mot-fétiche est très probablement «harmonie». Il parle aussi en termes d’«attaques» et de «réponses». Le langage de Cherkani n’est pas toutefois incompréhensible pour les personnes qui n’ont jamais étudié dans un conservatoire de musique. Il use de la comparaison et de la métaphore pour rendre ses propos intelligibles par tous. Pour montrer qu’il faut scrupuleusement respecter le concept émotionnel d’une composition, Cherkani dit : «Une mariée qui entre chez le coiffeur, il faut l’embellir, la maquiller, la coiffer, mais sans outrance, autrement on la défigure». Ahmed Cherkani a obtenu le premier prix du violon arabe en 1994 et le premier prix du violon classique en 1995. Le plus clair de ses arrangements musicaux, il les a faits pour des chansons de Nouâman Lahlou. Il a aussi arrangé des chansons de Hayat Idrissi, de Nadia Ayoub et a participé au festival des musiques sacrées de Fès (2000) en compagnie du luthiste Saïd Chraïbi et de la chanteuse Karima Skelli.