Grand est le film «Alexandre». Mais on dit souvent que les avis diffèrent. Ce péplum d’Oliver Stone, qui, on se rappelle, a été projeté en avant-première à Marrakech pendant la 4ème édition du FIFM, est durement critiqué aux Etats-Unis. Sa sortie sur les écrans pendant les fêtes de Thanksgiving n’a pas attiré grand nombre, les salles étaient à moitié vide. Et pourtant, le réalisateur de renom Oliver Stone et la maison de production Warner Bross n’ont pas lésiné sur les moyens.
Cette super-production a coûté à la WBS la somme colossale de 150 millions de dollars. Par ailleurs, le film a exigé beaucoup d’énergie au réalisateur.
«Alexandre» a été tourné dans quatre coins différents du globe. Dans une déclaration à la presse internationale le chef décorateur du film, Jan Roelfs avait expliqué : « Étant donné que c’est une sorte de « road-movie », «Alexandre» nous imposait de trouver des paysages correspondant à la Macédoine, la Perse, la Bactriane, la Sogdiane, l’Hindu Kush et l’Inde ». L’équipe du film s’est ainsi rendue en Maroc et en Thaïlande pour les extérieurs et dans les studios britanniques de Pinnewood et Shepperton pour les intérieurs. En marge du tournage à proprement parler, Oliver Stone et son directeur de photo, Rodriego Prieto, sont en outre partis à Malte et dans l’Himalaya pour filmer des images de fond pour les effets visuels.
Après le tournage d’«Alexandre» Oliver Stone s’est vu plongé dans une sorte d’incapacité à sortir de l’ambiance du film. Tout le monde se rappelle ce qu’il avait déclaré pendant la conférence de presse réalisée en marge de la 4ème édition du FIFM : « La charge historique de ce film est tellement immense que j’ai du mal à m’imaginer réaliser un autre film aussi important que celui là ». Oliver Stone a dû faire un flash-back dans la vie de ce conquérant macédonien pour donner mieux et pour essayer de vulgariser son histoire à un grand nombre de personnes. Mais il semblerait que son pari n’a pas été totalement gagné du moins aux Etats-Unis.
A quelques jours de sa sortie sur les écrans américains, «Alexandre» était pointé du doigt. La critique américaine s’est déchaînée à pleines dents contre ce héros de l’Antiquité. Cette même critique a jugé le film un peu trop historique. Il semblerait que le public en sa majorité aux Etats-Unis ne soit pas vraiment disposé à s’identifier à un héros de gloire, un valeureux guerrier en jupette et aux moeurs particulières. Certains observateurs aux Etats-Unis sembleraient avoir mal perçu le fait qu’«Alexandre» soit homosexuel. On a beaucoup critiqué les amours particuliers notamment avec son compagnon de guerre Héphaïstion. A ce genre de position, Oliver Stone, vexé, à déclaré à la presse que son film était probablement trop complexe pour les esprits conventionnels de son pays, qui ne comprennent pas « un scénario ambigu et empli de questions». Mais Oliver Stone connaît bien les efforts qu’il a fournis dans ce film et n’a pas à se justifier. Mais il espère quand même que l’ouverture d’esprit du public européen et son intérêt pour l’Histoire antique lui garantiront de nombreuses entrées et un accueil autrement plus chaleureux. Les jours à venir en diront plus et peut-être que le héros d’Oliver trouvera le ciel plus clément en Europe. Bonne chance «Alexandre».