Culture

Alia Arasoughly : «Le cinéma de femmes a trouvé son public en Palestine»

© D.R



ALM : Que représente pour vous l’hommage qui vous a été rendu au Festival du film de femmes de Salé ?
Alia Arasoughly : Cet hommage a plusieurs significations pour moi. Il consacre mes efforts pour la création d’un réseau de festivals de cinéma pour femmes dans le monde arabe. On a réussi, en Palestine, à créer une fondation qui se nomme «Shashat», et grâce à laquelle le cinéma de femmes a trouvé son public en Palestine. On a pu diffuser des films dans une dizaine d’universités complexes culturels, écoles, campagnes et colonies de vacances.
D’ailleurs, on avait invité la grande réalisatrice Farida Belyazid à la 4ème édition du Festival du cinéma de femme de Palestine dont je suis la directrice. Pour moi, c’est important de nouer des relations avec les réalisatrices marocaines et avec le Festival du film de Salé à travers un jumelage, cela signifie qu’il nous est possible de nous soutenir les uns et les autres et avoir un but commun.

Parlez -nous de vos films et des autres films palestiniens projetés au festival ?
Il y a eu une diversité des films palestiniens projetés au Festival du film de femmes de Salé. Je cite entre autres les films des réalisatrices Nada El Yassir, Ghada Teraoui et Nahed Awwad. Chacune de ces réalisatrices exprime la réalité palestinienne avec une force incomparable. En ce qui concerne mes films, il y a eu la projection des films «La corde de linge» et «Après le dernier ciel». J’ai essayé à travers le premier film d’expliquer les notions de la force, du pouvoir et de l’autorité que ce soit chez l’homme ou chez la population colonisée. Je me suis posé la question s’il y a une différence entre l’oppression de la femme par l’homme et celle faite par l’occupation. Quant au deuxième film, il est inspiré d’un poème de Mahmoud Darouich. Je suis dans ce film l’itinéraire de trois femmes, une Palestinienne et deux Israéliennes qui signent un accord de paix. Par ailleurs, la problématique du cinéma palestinien de femmes est qu’il y a un décalage entre sa grande créativité au niveau du récit et son niveau technique limité. Il faut qu’il y ait techniquement une avancée qualitative pour que ces films aient un rayonnement international. Parce que les thématiques fortes et les problèmes qu’abordent ces femmes ne peuvent être transmis au public qu’à travers les caméras des femmes qui vivent au quotidien la situation palestinienne.

Quels sont vos projets ?
On a produit avec l’Union européenne quatre films sur la situation de la femme palestinienne. Sont également programmés des stages d’été au profit de jeunes Palestiniennes lauréates d’écoles d’audiovisuel afin de les former à devenir réalisatrices. Certains de ces films seront présentés au Festival du film de femmes de Salé l’année prochaine.

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