Il a un regard qui déborde d’assiduité, d’assurance et d’intelligence. Modeste, il respecte le travail exécuté avec dévouement, finesse et sérieux, des valeurs et qualités qu’il hérita de ses parents.
A 36 ans, Amine est aujourd’hui coordonnateur d’études et travaux d’un grand projet, celui du réaménagement de la Tour B du complexe Twin Center, en hôtel 5 étoiles de luxe à Casablanca.
Ses souvenirs les plus limpides vont à cette période où il dégustait entre 15 et 18 ans, un cocktail composé de moto, tennis, amis, famille et études.
Natif de Méknès, c’est au lycée Hassan II à Marrakech où il va suivre ses études, entouré de ses amis et de son unique frère Karim et ami. «J’ai un faible pour la moto. Cette séduction m’a valu quatre accidents. C’est une passion qui vous apprend à affronter toutes les situations, à canaliser et à maîtriser votre peur. C’est peut-être une envie d’aller au delà de ses limites», confie à ALM Amine en éclatant de rire.
Amine grandit entre Targa (10 km de Marrakech) et Gueliz.
Entre un papa Azzouz, directeur général de l’usine d’agrumes et de confiture, dépendant de la SODEA et une maman, Kenza cheminot au début et directrice des ressources humaines au groupe Yves Rocher Maroc. De cette époque, Amine en grand rêveur, garde des souvenirs de jardins fruités et imbibés de senteurs, de parfums d’abricotier, du jasmin, de la fleur d’oranger, du prunier, de l’olivier, de la verveine, du thym, de la lavande… un monde baigné dans une verdure rafraîchissante. «Mes parents, que Dieu ait leurs âmes, nous ont tout appris et nous ont donné beaucoup d’amour et d’affection. Je les en remercie». Mais le jour où Amine décrocha son Bac et qu’il décida de poursuivre des études d’architecture, son papa n’était pas d’accord. «Pour mon père, l’architecture n’était pas une branche qui avait beaucoup de débauchés. J’ai réussi à m’inscrire à Toulouse et décida de partir sans son accord. S’apercevant que j’étais décidé, il m’accompagna en France et c’est lui qui m’installa».
S’ajoute à son cocktail de moto et de grand rêveur, l’amour des voyages. «Je voyageais beaucoup avec mon frère. Je captais tout ce que je voyais, les bâtiments, les paysages. Je voyageais aussi à travers les photos et les livres écrits sur les villes et les pays. Ceci m’inspirait. Je voyais toute cette beauté et me disais que je pourrai porter une contribution modeste pour l’embellissement de notre bâti et notre environnement», affirme Amin avec beaucoup de conviction.
Le 26 mai 2000, ce jeune architecte décroche son diplôme d’architecture (D.E.S.A) à l’Ecole spéciale d’architecture de Paris autour du thème : «La Médina de la Musique à Marrakech». Il explique son choix en déclarant: «Le lieu où je pensais réaliser ce projet, se situe entre l’ancienne et la nouvelle médinas de Marrakech. Deux architectures appartenant à des époques différentes. Et comme Marrakech est une ville de culture, de musique, de soleil et de limpidité aussi bien au niveau des paysages qu’au niveau du climat, une ville de la diversité, je voulais créer un espace suspendu entre l’ancien et ce présent qui tend vers l’avenir. Ce projet n’a pas encore vu le jour, mais ce n’est que partie remise».
Malgré son jeune âge, Amine a travaillé sur une cinquantaine de projets notamment, l’étude et la réalisation de constructions d’une cinquantaine d’écoles dans le monde rural, de Tanger à Dakhla, en 2001 pour le compte d’une fondation.
Pour Amine Benhlal l’avenir de l’architecture au Maroc, doit faire en sorte que la ville respire. «Il faut multiplier les espaces verts et penser au bien être du citoyen. Une belle architecture, c’est aussi l’image d’un pays».