Culture

Amine Bennis: «Il n’y a pas vraiment de frontière entre l’art et la science»

ALM : Votre nouvelle exposition «Luna Dark» se tient jusqu’au 15 mars à la galerie Yakin and Boaz à Casablanca, par quoi se distingue cette exposition des précédentes ?
 

Amine Bennis : «Luna Dark» est un travail de recherche et une réflexion que j’ai initié depuis un an dans mon atelier. Je cherchais au départ un lien entre les lois cosmiques, l’infiniment grand et les lois humaines, qui appartiennent dans cette échelle à l’infiniment petit. Nous observons les astres de loin, mais s’il y avait un regard sur nous, à quoi cela ressemblerait-il ? Cette exposition décrit en fait ce rêve.

Vous avez introduit pour la première fois la couleur noire dans vos toiles, pourquoi ce choix ?

Je pense que la dualité ange-démon qui est propre à l’Homme est une question qui m’interpelle. L’introduction du noir est une reconnaissance de cette partie sombre. Je perçois la toile comme un lieu où le sombre, les couleurs et les signes se livrent une bataille farouche. Quels repères nous offre la société ? Comme dans la vie il faut que la lumière des couleurs, c’est-à-dire ce qu’il y a de meilleur en nous, gagne ce combat.

Quels sont les artistes-peintres qui vous inspirent ?

Je suis très sensible à la peinture de Jean Dubuffet avec son côté libre et spontané. Cette capacité à s’abandonner sur la toile. Mais aussi tous les peintres issus de la période Cobra comme Pierre Akechinsky, Jorn Asger ou Karel Appel.

Comment expliquez-vous votre démarche artistique ?
 

Mes toiles naviguent toujours entre dérision et gravité. Parce que les choses de la vie sont parfois trop sérieuses ou parfois trop superficielles. Je suis intrigué par l’ambiguïté et la contradiction qu’il y a entre le ludique et le tragique. Où se situe la réalité du monde quand la perception qu’on en a est si subjective ? Nul ne le sait.

Vous êtes ingénieur de formation, comment êtes-vous venu au monde des arts ?

Je n’y suis pas venu. Depuis tout petit, j’y ai toujours été fasciné par le dessin, la vidéo, le cinéma ou le théâtre. Il n’y a pas vraiment de frontière entre l’art et la science, ça n’a jamais été le cas par le passé où l’apprentissage pouvait amener à la fois à la médecine, l’astronomie, la peinture, la sculpture, les mathématiques ou la philosophie. Ces champs sont plus proches qu’on ne le croit. Les gens ont tendance à compartimenter aujourd’hui. L’art est inhérent à l’Homme, tous âges et origines confondus. Il est en nous. Certains décident de l’exprimer, d’autres pas.

Des projets ?

Il faut prendre son temps. À la base de tout projet il y a une réflexion, un échange ou une rencontre, une idée aboutie. J’attendrai la fin de l’exposition pour y réfléchir.

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