Culture

Amine Mrani : «Le stylisme est d’abord une vision»

© D.R

ALM : Vos créations sont réalisées à base de peaux de reptiles. D’où vous est venue cette idée ?
Amine Mrani : En fait, mes créations sont toujours inspirées de la terre. J’aime tous les tissus, mais ce que j’apprécie le plus c’est le fait de pouvoir travailler les peaux. Il m’arrive souvent de réaliser des patchworks en mélangeant le satin noble, le daim ou le cuir en ajoutant également des pierres précieuses comme le rubis par exemple ou la citrine. Je prends les matières brutes et je les retravaille d’une manière moderne. La finition de mes caftans est réalisée en sfaif et broderies à la main. Les ceintures de cette collection «Eclats de savane» sont réalisées en Damascin et sculptées à la main.

Quelles sont vos couleurs préférées ?
Je suis amoureux des couleurs de la terre comme le marron dans les tons miel et caramel. Certains m’appellent le couturier du Sahara car ils ressentent à travers mes créations une réelle passion pour la savane et de tous les trésors qu’on trouve dans le désert.

Ne pensez-vous pas que vos caftans sont exubérants ?
C’est vrai que la démarche est nouvelle au Maroc. Il faut avoir une réelle audace pour sortir des sentiers battus et pour offrir aux regards une nouvelle façon de travailler le caftan. Chaque styliste transmet sa propre vision à travers ses créations. En ce qui me concerne, j’aime la femme naturelle et j’use de plusieurs moyens pour la mettre en valeur. Il y a plusieurs clients qui aiment ce travail et qui font des commandes pour se vêtir de ce type de caftan. 

Quand avez -vous organisé votre premier défilé ?
J’ai organisé mon premier défilé à 18 ans, avant même de faire mes études supérieures. J’ai grandi dans une famille de couturiers. Mes grands-parents vendaient le Caftan et mes parents ont pris le relais par la suite et ont créé des usines de confection.
J’ai travaillé à leurs côtés avant d’entreprendre des études de commerce international. Mais à un certain moment je ne me retrouvais pas dans le  commerce. J’avais besoin de laisser ma fibre créative s’exprimer. Mais j’étais conscient qu’il fallait effectuer une formation pour me perfectionner davantage. La formation que j’ai reçue auprès de mes parents n’était pas suffisante. A ce moment-là, j’ai intégré une école de stylisme à Rabat. Lorsque je me suis lancé dans le stylisme, j’ai commencé à être sollicité à plusieurs occasions. J’ai enchaîné les défilés dans des pays étrangers comme l’Egypte, la France, la Belgique, l’Allemagne et la Russie.

A votre avis, comment le caftan marocain peut accroître davantage sa renommée à l’international ?
Le caftan est appelé à être modernisé. Certains conservateurs sont contre la modernisation du caftan et déclarent que ce vêtement doit respecter son allure traditionnelle et qu’il ne doit pas être dénaturé. Mais je pense que la femme d’aujourd’hui, ne peut plus  porter les Caftans d’antan. Elle a besoin d’être plus légère et porter des vêtements plus confortables. Je défends moi-même cette idée et j’essaie de réaliser des caftans qui allient à la fois l’utilitaire et le beau.

Avez-vous un projet personnel particulier que vous aimeriez réaliser ?
Après ma première boutique à Meknès, je viens d’en ouvrir une seconde à Rabat. Mais je ne suis jamais satisfait. J’aimerais dans l’avenir posséder d’autres ateliers de couture et créer une grande maison de couture.

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