Culture

Anas Bouanani questionne l’espace et la forme

© D.R

Ses toiles sont dominées par la couleur bleue de sa ville natale Assilah. Anas Bouanani crée un univers imaginaire et suggère une atmosphère onirique. Cet artiste-peintre expose ses oeuvres jusqu’au 29 novembre à la galerie Fan-Dok de Rabat. «Au niveau des éléments de la lecture, tout renvoie à la ville natale de l’artiste : Assilah. Mais il ne la figure pas, il s’en inspire. D’abord le bleu : le semblant de barques abandonnées sur le rivage ; ensuite, l’application du papier froissé sur la surface même de la toile rappelle les murs vétustes de cette ville ancrée dans l’histoire. On a l’impression que Bouanani collecte les morceaux et les débris de cette petite cité pour les éterniser, les conserver et leur insuffler une vie», a souligné Moulim El Aroussi, critique d’art et chercheur en esthétique. Anas Bouanani développe une peinture qui questionne l’espace et la forme. Un traitement singulier des courbes, des arcades, des volumes, qui sont autant de questions sur la notion d’espace. «Plusieurs artistes ont usé de la valeur expressive de la ligne autant que des couleurs mentales. Cette volonté semble interpeller le spectateur et lui offrir une lecture préalable : le bleu renvoie à la mer, à l’infini, à la profondeur, ou à l’errance. Preuve en est donnée à la vision des cartons d’Anas Bouanani qui joue du parallélisme linéaire et de la stratification matiériste», peut-on lire dans un texte de Talal Moualla, poète, artiste et chercheur en esthétique syrien.
Anas Bouanani s’est beaucoup inspiré de Georges Pérec, et notamment de son livre Espèces d’espaces,  de 1974, où l’auteur examine son rapport à l’espace, à la page blanche, au vide sidéral, en passant par l’espace urbain. Comment penser l’espace, «sans s’empresser d’y mettre quelque chose, une pratique, une fonction, un destin, un regard, un besoin, un manque, un surplus ? ou …comment chasser la nécessité …», écrit Georges Pérec. Anas Bouanani  travaille sur la toile, le carton et le papier, séparés ou tous les trois à la fois. Il les traite à la couleur bleue, il travaille ses couleurs en mixant les pigments naturels du bleu d’Assilah. Il ponctue ses espaces de blanc, de vert ou de rouge brique, mais la dominante qui reste imprimée dans la rétine du spectateur est bien bleue. La ponctuation intervient pour créer une dynamique dans le monochrome du travail.
Le mouvement est imperceptible, sauf quand le spectateur arrive à rapprocher les espaces de la houle atlantique. Né en 1975 à Assilah, Anas Bouanani est professeur d’arts plastiques depuis 1995. Il est membre de l’Association marocaine des arts plastiques (AMAP). Il expose depuis 1995 au Maroc et à l’étranger. Ses œuvres figurent dans des collections publiques et privées. Parmi ses expositions individuelles «Monochromes», à la galerie 104, El Jadida en 2007, «Du banal au songe», à la galerie Bab Doukkala à Marrakech en 1998.

Related Articles

Culture

Dédiée aux enfants de trois à six ans: Sidi Moumen accueille une comédie musicale instructive

Dans le cadre du Festival Sidi Moumen de l’enfance préscolaire «Boudour wa...

Culture

Du 29 mai au 1er juin: Tanger accueille la 1ère édition du Festival des Trois Rives

La 1ère édition du Festival des Trois Rives «Tanger Chante le Monde»...

Culture

A la galerie L’Atelier 21 à Casablanca: Bouhchichi explore la représentation du corps noir dans la société marocaine

La galerie d’art L’Atelier 21 basée à Casablanca s’apprête à accueillir la...

Culture

La signature du livre aura lieu le 27 mai à Casablanca: L’exorciste de la République, le nouveau roman de Amine Jamaï

Amine Jamaï revient avec un récit haletant et audacieux. Intitulé « L’exorciste...