Du 3 juillet 2025 au 4 janvier 2026, le Frac Nouvelle-Aquitaine Meca, basé à Bordeaux en France, accueille «l’Aïta», une exposition qui mettra en lumière l’incroyable inventivité des traditions orales. Celle-ci réunit une trentaine d’artistes marocains de différentes générations.
L’âme du Maroc musical ancestral «l’Aïta» sera à l’honneur au Frac Nouvelle-Aquitaine Méca, basé à Bordeaux en France. Cet art ancestral sera célébré à travers une exposition inédite portant le même nom « Aïta », prévue du 3 juillet au 4 janvier 2026. Le projet est commissarié par Sonia Recasens, il réunit une trentaine d’artistes marocains. «Il met en lumière l’incroyable inventivité des traditions orales, un art de conter et de se raconter, aiguisé comme un outil d’émancipation et de lutte au Maroc», indiquent les organisateurs. Et d’ajouter : «Le parcours de l’exposition privilégiera des conversations libres et sensibles entre les œuvres d’artistes de différentes générations et régions du Maroc. Des figures historiques moins connues du public français, comme Malika Agueznay, pourront côtoyer des artistes émergents comme Soukaina Joual et Yasmine Hatimi ou encore des artistes plus confirmés comme M’Barek Bouhchichi et Amina Benbouchta».
Immersion dans les cris et chantsde l’âme marocaine
L’exposition donne à découvrir la série photographique « Le chant de l’ombre » de l’artiste Mohssin Harraki acquise par le Frac MÉCA en 2019. Comme un hommage à Hadda Al Ghaîtia dite Kharboucha, célèbre chanteuse marocaine engagée de la fin du XIXe siècle, Mohssin Harraki puise dans ses poèmes pour composer des vers qu’il écrit sur 7 pierres du Lot. «Histoire singulière et fascinante de cette femme puissante devenue, malgré son analphabétisme, une figure de la résistance au pouvoir établi, ainsi que l’histoire riche et complexe de l’art oratoire de l’Aïta, forme d’improvisation poétique dont les origines remontent à la dynastie Almohade vers le XIIe siècle, sont une source précieuse d’inspiration de l’exposition». L’exposition sera présentée par ailleurs selon plusieurs axes de lecture, à savoir «Le cri de la terre». Celui présente les traditions littéraires orales (chansons, poèmes, contes, berceuses, légendes…) qui font partie intégrante des pratiques sociales et rituelles qui rythment la vie quotidienne des Marocains.
A découvrir «Mémoire tatouée». «L’Aïta est un art porté principalement par de grandes cheikhates (Kharboucha, Mririda N’Aït Attik, Haja El Hamdaouia, Cheikha Aïda, Fatna Bent El Houcine…) qui chantent haut et fort la puissance des femmes, mais aussi leurs peines et leurs désirs avec des paroles qui entremêlent l’intime et le politique. Chanteuses, poétesses, danseuses, les cheikhates s’affirment comme des femmes hors normes qui utilisent l’écriture orale et le corps comme source de pouvoir, d’inspiration et d’émancipation», expliquent les initiateurs.
Ainsi pour conjurer le mauvais sort de la perte et de l’oubli de ces traditions ancestrales, les artistes contemporaines Amina Agueznay, Malika Agueznay, Khadija El Abyad et Sara Ouhaddou, composent des cartographies plastiques, des géographies corporelles qui témoignent de la vitalité et de la richesse des expressions culturelles du Maroc. Le public distingue d’autres axes, en l’occurrence «Souffle poétique», «Halka», «Rêves de femmes», «Un air de famille», «Identités contrariées», «Juste une prière» et autres.
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