Le grand maître du pop art marocain Hassan Hajjaj expose sa nouvelle exposition au Musée des Confluences Dar El Bacha à Marrakech. Il dévoile ses créations issues de deux décennies de pratique, présentées à travers un regard singulier et poétique sur le processus artistique.
Il s’impose comme l’un des pionniers du pop art au Maroc. Ses créations sont originales et ne laissent personne indifférent. Grâce à son talent il a réussi à s’imposer au niveau international avec son univers haut en couleur où il use d’objets puisés du Maroc. C’est bien lui, Hassan Hajjaj, designer, scénographe et photographe. Cet artiste pluridisciplinaire investit le Musée des Confluences Dar El Bacha à Marrakech. Il présente ses créations inédites sous le thème «Dar El Bacha 1447», invitant le public à une exploration profonde de ses réflexions sur le temps, la mémoire et le processus créatif, en magnifiant l’audace esthétique du pop art marocain. A travers cette exposition, l’artiste propose un contre-temps culturel et spirituel, une respiration parallèle à notre calendrier occidental.
Profondément ancrée dans sa double appartenance entre Londres et Marrakech, cette exposition rassemble des créations issues de deux décennies de pratique, présentées à travers un regard singulier et poétique sur le processus artistique. Assemblées selon une grammaire visuelle faite de couleurs vives, de motifs populaires et de références croisées, les œuvres composent une archive vivante de son monde, entre street art, mode, amitiés, souvenirs et expérimentations. Il faut dire que Hassan Hajjaj a toujours documenté les gens qu’il a rencontrés ou avec lesquels il a partagé un moment de vie, les capturant dans son objectif avec dynamisme, humour et spontanéité.
Ses portraits colorés et attrayants mêlant le vocabulaire visuel de mode et le mouvement d’art pop, ainsi que l’héritage de la photographie de studio d’artistes africains tels que Malick Sidibe et Seydou Keita. A l’instar de ses portraits, l’artiste élabore des concepts séduisants et bien pensés. Ses photographies ayant un style qui leur est propre avec des accessoires ajoutés par lui-même. Mais, pour M. Hajjaj, il ne s’agit pas d’un simple travail ordinaire, c’est plutôt une source d’inspiration qui alimente tout ce qui l’entoure et durant toute la journée. «Je m’inspire de la musique, du voyage, de l’art, des films, des couleurs, du bonheur, de la tristesse, de la vie et même de l’alimentation», avait indiqué l’artiste à ALM. Et d’ajouter : «Je suis influencé par Robert Capa et Henri Cartier-Bresson, deux célèbres icônes de la photographie, ainsi que par les artistes contemporains tels que David Lachapelle, célèbre réalisateur dans le domaine de la mode, Malick Sidibé et Henri Cartier-Bresson, deux grandes figures de la photographie contemporaine».
Une fois de plus, «Dar El Bacha 1447» est une célébration de l’inachevé, de l’entre-deux, de ces moments souvent mis de côté, mais où réside, pour Hassan Hajjaj, toute la richesse du geste créatif. L’artiste offre une exposition manifeste, où se côtoient mémoire personnelle et esthétique collective.