Si les professionnels étaient unanimes, l’année dernière, sur l’amélioration de l’organisation du Salon international de l’édition et du livre (SIEL), ils accordent, d’ores et déjà, leur approbation à son instauration en tant que manifestation culturelle annuelle. La 11ème édition du SIEL se démarque, en fait, des précédentes et ce même au niveau de la phase de préparation.
Pour éviter de reproduire les mêmes écueils et gaffes, les organisateurs ont tenu à lancer une campagne de communication à travers les différents supports médiatiques. Il faut dire que le manque de la communication a déteint, l’année dernière, sur les conférences et autres rencontres littéraires avec les auteurs. Lors de certaines signatures de livres, il n’y avait presque pas de public. Pour cette édition, le SIEL se veut une véritable fête de livres. L’autre nouveauté, que cet onzième édition du Salon international de l’édition et du livre tient à perpétuer, est de faire en sorte que la durée de cette manifestation comprend deux week-ends. Lors des précédentes éditions, les organisateurs avaient remarqué que le flux des visiteurs a atteint son pic lors de la fin de la semaine.
Du coup, l’Office des foires et expositions de Casablanca s’est retrouvé envahi par une foule désirant feuilleter les livres, plutôt que de passer à la caisse. Car mettre la main à la poche est une autre paire de manches. Les éditeurs marocains insistent sur le fait que l’objectif culturel de ce Salon international de l’édition et du livre ne peut être productif que seulement s’il y a rendement commercial. On ne vient pas dans cette manifestation pour le plaisir d’exposer des livres, mais surtout pour les vendre. L’édition au Maroc a toujours du mal à se positionner en tant que secteur économique porteur, et se heurte à la faible propension des jeunes et des adultes à la lecture. Les plus courageux et ambitieux des éditeurs marocains n’ont jamais osé dépasser le seuil de 3000 exemplaires. Un record que seuls les rares best-sellers marocains ont enregistré. Ce Salon international de l’édition et du livre sera également l’occasion de débattre des problèmes que connaît le monde de l’édition au Maroc. Une journée tout entière sera réservée, le 14 février, pour permettre aux éditeurs et auteurs, marocains et étrangers, de débattre des moyens susceptibles d’encourager la lecture et la consommation du livre. Si le nombre d’exposants, cette année, a baissé par rapport à l’année dernière, 650 contre 682, le nombre de pays présents au SIEL est allé, par contre, crescendo avec 56 pays contre seulement 48 lors de la 10ème édition. Le programme de cette 11ème édition est riche et verra la participation de grands noms du monde de la culture arabe et étrangère : Abdellatif Laâbi, Jaber Osfour, Bruno Etienne, Yasmina Khadra, Abdelkébir Khatibi, Edgar Morin, Paulo Coelho…
Cette édition donne plus d’importance à l’animation culturelle et dédie un espace de 270 m2 aux jeunes et aux enfants. Le programme du SIEL leur réserve de belles surprises avec des ateliers d’écriture et de peinture, des rencontres avec des écrivains et des artistes, des lectures de contes et d’histoires pour enfants avec mise en scène, des ateliers de bandes dessinées… La littérature espagnole servira cette année de toile de fond aux activités du Salon et sera à l’honneur avec une quarantaine d’auteurs invités pour des rencontres, débats, lectures poétiques… D’ailleurs, le Salon international de l’édition et du livre célébrera, ainsi, ce samedi la journée nationale de l’Espagne avec à l’affiche des tables rondes sur « la littérature pour enfants et jeunes» et sur « l’image de la poésie moderne au Maroc et dans le monde arabe » et une rencontre avec les jeunes chercheurs.
La journée se terminera en apothéose avec un spectacle artistique espagnol au complexe culturel Sidi Belyout, à Casablanca. Les organisateurs de cette manifestation sont optimistes et s’attendent à un grand nombre de visiteurs.
Ils veulent dépasser le chiffre de 507 301 personnes, enregistré l’année dernière. Ils tablent également sur l’accueil d’un million de visiteurs, et ce dans les deux prochaines années.