Le Musée national de la photographie de Rabat accueille l’exposition «Bamako Dreams 30». Elle présente le regard croisé de 24 artistes provenant des quatre coins de l’Afrique et qui ont profondément marqué les éditions précédentes des Rencontres de Bamako. En voici un aperçu !
Après avoir accueilli plusieurs expositions dédiées au patrimoine artistique africain, le Musée national de la photographie à Rabat abrite cette fois-ci «Bamako Dreams 30». Il s’agit d’une exposition inédite présentant la créativité contemporaine africaine. Elle présente un regard à la fois rétrospectif et prospectif des Rencontres de Bamako (Biennale africaine de la photographie) et met en avant la diversité artistique dans la photographie africaine. «Nous sommes très honorés d’accueillir cette grande exposition photographique africaine», s’est exprimé à cette occasion Mehdi Qotbi, président de la Fondation nationale des musée, lors de la présentation de cet évènement. Pour sa part, Andogoly Guindo, ministre malien de l’artisanat, de la culture, de l’industrie hôtelière et du tourisme, a indiqué : «Cette exposition célébrant la photographie africaine met notamment à l’honneur les photographes maliens. Parmi lesquels les avant-gardistes comme Seydou Keita et Malek Sidibé, en plus des jeunes contemporains». Le ministre malien a annoncé qu’en novembre prochain, à l’occasion de la Biennale africaine de la photographie de Bamako, elle mettra à l’honneur le Maroc en tant qu’invité d’honneur ».
Hommage à la capitale malienne
«Bamako Dreams 30» est un hommage à la capitale malienne, berceau de talents légendaires tels que Seydou Keita et Malick Sidibé. Elle présente ainsi le regard croisé de 24 artistes provenant des quatre coins de l’Afrique, et qui ont profondément marqué les éditions précédentes des Rencontres de Bamako. Ensemble, ils partagent avec le public leur vision singulière du continent : ses identités plurielles, ses représentations multiples, ses défis et ses aspirations. On y trouve Abraham Oghobase (Nigeria), Aida Muluneh (Ethiopie), Ala Kheir (Soudan), Amina Benbouchta (Maroc), Amina Zoubir (Algérie-France), Amsatou Diallo (Mali), Andrew Tshabango (Afrique de Sud), Barthélémy Toguo (Cameroun), Baudouin Mouanda (République du Congo), Bakary Emmanuel Dao (Mali), Georges Senga (République Démocratique du Congo), Guy Wouete (Cameroun), Jamal Mehssani (Maroc). Il y a lieu de citer également James Barnor (Ghana), Jihane Tahri (Egypte), Mamadou Kounaté (Mali), María Magdalena Campos-Pons(Cuba), Mario Macilau (Mozambique), Mohamed Cherradi (Maroc), Mohammed Laouli (Maroc), Nirveda Alleck (Ile Maurice), Seydou Keita (Mali), Thami Benkirane (Maroc), et Uche Okpa-Iroha (Nigeria).
Parcours de l’exposition
L’exposition s’articule autour de cinq thématiques complémentaires : «Du prisme de l’autre à l’image de soi», «Contre-récits», «Regards humanistes», «Espaces réinventés» et «Méditations écologiques». Ainsi, la première plonge le public dans les premières explorations africaines visant à se représenter indépendamment des stéréotypes coloniaux. Elle met en lumière l’émergence d’une première génération de photographes, tels que Seydou Keita et James Barnor.
Parallèlement à ces figures pionnières, elle rend hommage à Mohammed Cherradi, un portraitiste marocain longtemps méconnu, dont les œuvres révèlent la dynamique du Maroc au cours de la seconde moitié du XXe siècle. La deuxième propose des propos conceptuels et visuels critiques en opposition aux récits étrangers prévalant, abordant des questions telles que l’art colonial, les spécificités des corps africains et les enjeux pré et post coloniaux. Le troisième volet, les photographes capturent avec sensibilité les moments poétiques de la vie urbaine, plaçant l’Homme au centre de leurs compositions visuelles.
Tandis que la quatrième thématique invite à une exploration du potentiel technique de la photographie, offrant ainsi des interprétations fascinantes de l’espace et de l’identité qui en découlent. Enfin, le dernier volet représente une réflexion sur le devenir de notre planète à l’ère des changements climatiques, offrant des œuvres qui appellent à l’action face à l’urgence de la crise environnementale. Une fois de plus, «Bamako Dreams 30» présente une mosaïque riche et stimulante de la créativité contemporaine africaine. Elle invite à une réflexion profonde et inspirante. Une exposition à ne pas rater !