Culture

Barthélémy Toguo fait dialoguer l’artisanat marocain au Musée de Rabat

© D.R

Il dévoile plus d’une centaine d’œuvres conçues au Maroc

«Stronger Together», tel est l’intitulé de l’exposition de l’artiste international Bathélémy Toguo, organisée au Musée Mohammed VI d’art moderne contemporain de Rabat, mettant en avant un dialogue enrichissant avec la culture marocaine.

 

Après «L’Afrique vue par ses photographes de Malick Sidibé à nos jours», «Art du Bénin d’hier et d’aujourd’hui : de la restitution à la révélation» ou encore «Bamako Dreams 30», le Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain à Rabat accueille cette fois-ci l’artiste camerounais de renommée internationale Barthélémy Toguo. Celui-ci présente une exposition inédite, intitulée «Stronger Together», mettant en avant un dialogue enrichissant avec la culture marocaine. «C’est une exposition qui célèbre la beauté et la diversité de l’art africain, tout en mettant en lumière les valeurs humaines qui nous rassemblent et nous unissent.

Cet événement n’aurait pu voir le jour sans l’engagement de Barthélémy Toguo, à qui j’adresse mes remerciements les plus chaleureux», exprime à cette occasion Mehdi Qotbi, président de la Fondation nationale des musées. Pour sa part, Androula Michael, commissaire de l’exposition, a indiqué : «C’est toujours une joie et un honneur d’accompagner Barthélémy Toguo dans ses projets artistiques. Pour l’avoir observé réaliser des œuvres in situ pour son exposition au musée Picasso de Barcelone1, j’ai compris que j’avais devant moi un artiste d’une immense puissance créatrice. Dans son dialogue avec cet artiste mythique du XXe siècle, il a su interagir avec ses œuvres tout en marquant sa propre empreinte. Il en est de même de son dialogue avec l’artisanat marocain. Il transpose son univers et son iconographie propre et entre en résonance avec la beauté de ces arts traditionnels ancestraux. Le résultat est un travail de réinterprétation qui porte finalement sa signature».

Traditions ancestrales et inspirations contemporaines
Figure incontournable de l’art contemporain international, Barthélémy Toguo tisse ici une belle toile de dialogue et d’harmonie entre son univers artistique et la culture marocaine. Le titre de l’exposition résonne comme un appel vibrant à la solidarité entre les peuples, les générations, les artistes et les artisans, une notion fondamentale qui nourrit l’œuvre de Toguo, incarnant des valeurs qui lui sont chères comme la fraternité, la réciprocité, l’unité et la coopération. «Stronger Together» dévoile plus d’une centaine d’œuvres inédites, conçues par l’artiste au Maroc dans une immersion totale avec sa culture et son artisanat.

Peintures, dessins, céramiques, tapisseries et zellige composent un ensemble visuel remarquable où se mêlent traditions ancestrales et inspirations contemporaines. Au côté de ces créations, des vidéos de performances et une installation importante dédiés à Bandjoun Station -centre d’art et résidence d’artistes, fondé par Toguo au Cameroun-nbinvitent le public à découvrir l’univers foisonnant de l’artiste et son engagement envers le continent africain. Un documentaire vient enrichir l’exposition, retraçant les étapes clés de son parcours et explorant les sujets qui l’interpellent et le préoccupent.
Puisant son inspiration dans la nature, le rêve et la réalité sociopolitique contemporaine, Barthélémy Toguo est un artiste profondément engagé, qui crée des œuvres d’une grande humanité. Le public est invité à découvrir des œuvres récentes réalisées au Maroc spécialement pour cette exposition, accompagnés d’un documentaire et des vidéos de performances. Une grande installation est consacrée à Bandjoun Station, centre d’art et résidence d’artistes, à l’ouest du Cameroun, doté d’un projet écologique et social unique, qui témoigne profondément de l’engagement de l’artiste pour le continent africain.

A propos de l’artiste
Parcours Barthélémy Toguo est né à Mbalmayo au Cameroun en 1967. Entre 1989 et 1993 il poursuit des études d’arts plastiques d’abord à l’école des Beaux-Arts d’Abidjan (Côte d’Ivoire) puis à celle de Grenoble (France) et enfin à la Kunstakademie de Düsseldorf (Allemagne). S’il s’installe en Europe, devenant citoyen français, Barthélémy Toguo reste profondément enraciné au Cameroun, où il retourne très régulièrement. Il y a créé Bandjoun Station, une fondation inaugurée en 2013 destinée à accueillir en résidence, dans des logements-ateliers, des artistes et des chercheurs du monde entier pour développer des propositions en adéquation avec la communauté locale. Il y développe également des projets d’agriculture dans un esprit de développement durable et sain. Dès la fin des années 1990, ses œuvres sont remarquées par plusieurs critiques et conservateurs qui l’invitent dans de grandes manifestations, à savoir : Hans Ulrich Obrist en 1999 pour Migrateurs (ARC, Paris), Jean-Hubert Martin en 2000 pour Partage d’exotismes (Biennale de Lyon), Pierre Restany en 2001 pour Political Ecology (White Box, New York) ou Okwui Enwezor en 2015 pour la Biennale de Venise, All the World’s Future. Ses œuvres sont présentes dans de nombreuses collections à travers le monde.

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