Culture

Campelto : «El Bicho est une caisse de projets»

© D.R

ALM : Vous avez animé un concert dimanche dernier avec le groupe Darga. Avant de venir à Casablanca, connaissiez-vous ce groupe ?
Miguel Campelto : En Espagne, il y a très peu de communication concernant la musique qui se fait en dehors du pays. Mais avant de venir, nous avons entendu parler de cette formation qui fait de la musique alternative et même si nous n’avons jamais écouté ses albums, ni vu un de ses concerts, nous sommes ouverts à tous les sons qui existent ailleurs.
Notre musique est souvent basée sur l’improvisation, donc il n’ y a presque jamais de travail préalable. Nous veillons toujours à surprendre les spectateurs.

Que pensez-vous de cette initiative de rencontrer et de fusionner avec d’autres groupes de musique ?
Cette initiative s’inscrit dans notre démarche. Nous avons déjà fait fusionner notre musique avec celle d’autres groupes. Cela permet de créer un espace de rencontre, d’interaction, d’échange et de cohabitation. Le but de notre démarche est de ne pas s’assujettir à la pensée commerciale. C’est pour cette même raison que nous sommes venus à Casablanca. Le principe même de la fusion est d’aller vers l’Autre pour s’enrichir davantage.

Vous êtes un groupe jeune de musique alternative et votre style se base sur le flamenco. Pourquoi avoir choisi ce genre de musique en particulier ?
Le point de départ de notre musique est le flamenco. Nous avons grandi dans la terre du flamenco. Tous les membres du groupe ont été bercés par cette musique. 

Avant le commencement de votre carrière, vous avez participé à un atelier de musique dans une école privée. Quel a été l’apport de cet enseignement ?
Nous sommes tous passionnés par cette musique, nous voulions approfondir nos connaissances en la matière. Cet atelier nous a permis de bien découvrir le flamenco. C’est à partir de ce moment que le groupe, composé de sept personnes, s’est constitué. Notre rencontre était une pure coïncidence.

Pensez-vous que la musique alternative a un avenir ?
C’est un style aujourd’hui très à la mode et qui est appelé à se développer davantage. Cette musique constitue un rempart contre la musique commerciale.
Nous avons tous au sein du groupe une certaine position vis-à vis de la musique commerciale. Nous refusons d’intégrer ce système commercial. Il y a plusieurs formations dans le monde qui possèdent la même vision et qui se sont spécialisées dans la musique alternative. C’est un engagement que nous partageons. Il faut savoir également que l’alternatif ne constitue pas une rupture avec le traditionnel. C’est une évolution.

Les maisons de disques ne font-elles pas pression sur les groupes spécialisés dans la musique alternative ?
La maison de disques avec laquelle nous travaillons est une compagnie spécialisée dans la musique alternative.
Donc, pour nous, le problème ne se pose pas. Nous faisons ce que nous aimons. Nos choix musicaux ne sont pas discutés. Donc, il y a un minimum de respect pour ce que nous faisons.
Il n’y a pas vraiment de pression, elles essaient parfois, question de gagner plus d’argent. Mais nous pensons que ce genre de situation est quelque part légitime.

Dans le développement de votre style de musique, pensez-vous intégrer de nouveaux instruments ?
Depuis la sortie de notre premier album en 2003, nous ne cessons d’innover. A chaque fois que nous avons envie d’improviser un nouveau morceau qui nécessite des instruments spécifiques, nous n’hésitons pas à le faire.
A titre d’exemple, nous avons déjà utilisé la cithare durant un de nos concerts. Au Maroc, lorsque nous avons animé un concert à Chefchaouen l’année dernière, nous avons joué avec les castagnettes des Gnawas. Nous étions très satisfaits du résultats de cette intégration.
Actuellement nous sommes en train de réfléchir sur la possibilité d’intégrer une guitare électrique pour avoir un meilleur son  accoustique. Mais une telle décision nécessite pas mal de temps. Il faut laisser cette idée germer un peu.

Quels sont les projets de votre groupe ?
«El Bicho» est une «caisse» de projets. Nous aimons beaucoup voyager pour découvrir d’autres cultures.
C’est de cette manière que l’on s’enrichit. Nous préparons la sortie de notre troisième album qui est prévue le 26 août. Cet opus sera sûrement intitulé : «El Bicho VII».

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