Culture

Casablanca, capitale de l’orientalisme

© D.R

Tout a été réfléchi grand pour la plus prestigieuse vente publique de peintres orientalistes. « La plus importante vente de l’année dans le monde », corrige Hicham Daoudi, directeur de la Compagnie marocaine des oeuvres & objets d’art (CMOOA). Le catalogue de vente n’a rien à envier à ce qui se fait de meilleur en Europe. Tous les objets de la vente y sont répertoriés. La reproduction en couleur de chaque pièce est accompagnée de détails relatifs à la matière de sa composition, la taille, la date et le prix d’appréciation. La qualité de ce catalogue ferait même pâlir de jalousie ceux de l’étude Tajan. Diffusé à l’étranger, et particulièrement en France, l’objectif assigné à ce catalogue consiste aussi à attirer des marchands et collectionneurs étrangers. « Il serait intéressant après cette vente de voir si Casablanca peut devenir une plate-forme en matière d’Orientalisme. Nous aurions alors réussi à déplacer le centre de l’Orientalisme de Paris à Casa », précise le directeur de la CMOOA. Pour atteindre cet objectif, l’équipe de la vente a particulièrement travaillé dans le sens de qualité. Les Orientalistes français se taillent la part du lion. Henri Pontoy est bien représenté par des paysages et des portraits. Edmond Valés aussi. Il existe également des tableaux du grand peintre Jacques Majorelle. Le prix de l’un d’eux est estimé entre 700 000 DH et 1,1 million de DH. C’est la première fois au Maroc qu’une oeuvre plastique affiche des prix aussi élevés lors d’une vente publique. Les gouaches Jean Gaston Mantel ne manqueront pas non plus de trouver des amateurs. Côté peintres espagnols, José-Cruz Herrara est représenté par de nombreux nus. Les amateurs de ce noble genre pictural pourront apprécier la ligne marquée de ce peintre lorsqu’il se frotte à des femmes « indigènes ». La moindre des curiosités des nus de José-Cruz Herrara consiste à voir comment il dote d’accessoires tropicaux des modèles à la peau déjà fortement hâlée et aux traits typés. L’équipe qui va diriger les opérations à Casablanca est la même que celle de la vente de Marrakech. Le commissaire-priseur en est Bernard Galateau qui sera assisté de Roger Fargues pour les adjudications de tableaux orientalistes et d’Abdeslam Boutaleb pour la peinture marocaine. La vente comprend en effet des peintres marocains, majoritairement dits naïfs comme Moulay Ali Alaoui, Fatima Hassan, Chaïbia, Moulay Ahmed Drissi et Mohammed Ben Allal. Il existe aussi des tableaux de Jilali Gharbaoui, Ahmed Cherkaoui, Abbas Saladi, Miloud Labied et Hassan El Glaoui. Hicham Daoudi promet une grande vente de peinture contemporaine marocaine au mois d’avril à Casablanca. Pour celle du 20 septembre, il précise les choix de la CMOOA en ces termes : « nous avons pris les peintres morts et ceux qui sont sur le point de mourir ». Cette phrase, admirable de sincérité et de froideur, est très valable lorsqu’elle sort de la bouche de marchands. Ces derniers se trompent, toutefois, en enterrant un peintre comme Miloud. De longues années de travail sont encore devant lui !

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