Culture

Casablanca : Naissance de «l’Association des métiers de la musique»

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L’Association des métiers de la musique souhaite défendre les intérêts matériels et moraux de l’ensemble des travailleurs de la musique au Maroc, musiciens, chanteurs, techniciens de son, managers, producteurs, distributeurs… en les ralliant autour d’une structure fédératrice. C’est l’une des plus grandes priorités que se fixe l’AMM qui a présenté, mercredi 21 à Casablanca, lors d’une conférence de presse son programme ainsi que les principales motivations de sa création. En tant qu’association professionnelle, celle-ci se veut être une force de propositions efficaces afin de contribuer au développement économique du secteur. «L’objectif de l’AMM est de promouvoir les métiers de la musique. Nous souhaitons que ces métiers soient reconnus, et qu’ils ne dépendent pas de mécénats ou -excusez- le terme "d’aumônes"», a déclaré Ali Belghiti, propriétaire d’un studio d’enregistrement et l’un trois des fondateurs de l’AMM. Les deux autres sont El Mahdi Benslim, développeur de projets musicaux, et Hazib Toufik alias Bigg, le rappeur qui n’est plus à présenter.
L’AMM a dressé un diagnostic du marché marocain de la musique, qui souffre d’une importante crise menaçant la pérennité de la création. Le marché de la distribution est absorbé à plus de 95 % par l’informel : Plus de 20 millions de cassettes et de 30 millions CD piratés vendus.
«Nous ne pouvons pas combattre le fléau qu’est le piratage, le danger réside dans la tolérance d’un flux industriel de production illégal. Il faut que les revendeurs soient intégrés dans le marché légal et encouragés pour la vente de «Musique Propre» grâce à des politiques commerciales prévoyant l’augmentation des marges et des allègements fiscaux», a suggéré Hazib Toufiq.
L’AMM a rappelé, à l’occasion, le manque de moyens dont souffre le Bureau marocain des droits d’auteurs (BMDA) entravant sa mission de mener à bien l’étude de perception et rémunération des droits d’auteur, ainsi que le manque de lieux appropriés au développement de l’activité de production de spectacles. Un débat a suivi la présentation pour permettre aux intervenants d’apporter leurs propositions. Le BMDA, l’IRMA (Centre d’information et de ressources pour les musiques actuelles) ainsi que plusieurs professionnels des médias et des artistes ont exprimé leur intérêt par rapport au programme de l’AMM.
Dans son dessein de défendre les intérêts de certains profils musicaux jusque-là non reconnus par les instances publiques et favoriser le développement du secteur de la musique au Maroc, la jeune association doit relever d’énormes défis d’ordres technique et législatif. Et pour cela, l’AMM doit se constituer une base solide par l’adhésion du maximum de membres et être dans une démarche de consensus et de dialogue avec les différentes parties concernées en vue de faire évoluer sa structure associative en lui donnant le statut de syndicat.

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