CultureSpécial

Ces personnalités culturelles et artistiques qui nous ont quittés en 2024

© D.R

L’année 2024 a été marquée par la disparition de plusieurs figures artistiques et culturelles qui ont façonné la scène culturelle marocaine de manière significative. En voici les grands noms !

Naima Lamcharki : La grande dame du théâtre et de la télévision

Naima Lamcharki s’est éteinte le 5 octobre 2024 à Casablanca, laissant derrière elle une empreinte indélébile. La regrettée avait brillé dans les télé feuilletons en interprétant de premiers rôles dans plusieurs séries télévisées comme «La famille Ramdam». Au cinéma, elle avait participé à une vingtaine de courts et longs métrages marocains et étrangers, comme «Noces de sang», «Lalla hobbi» et «La bataille des trois Rois». Elle avait aussi entamé une expérience unique dans le domaine de l’animation télévisuelle, en présentant entre 2000 et 2004 l’émission éducative et culturelle «Alif Lam» sur la chaîne Al Oula, destinée à la lutte contre l’analphabétisme. En 2001, elle reçoit le prix de la meilleure actrice dans un premier rôle au Festival national du film pour son interprétation magistrale dans «À la recherche du mari de ma femme». En 2012, Sa Majesté le Roi Mohammed VI lui rend hommage en la décorant de l’Ordre du Mérite National marocain, une distinction honorifique méritée qui saluait ses années de travail acharné, sa passion inébranlable et son rôle inestimable dans la promotion de la culture marocaine. Un vibrant hommage lui a été rendu lors de la 21ème édition du Festival international du film de Marrakech (FIFM) en lui décernant une Étoile d’or à titre posthume, durant lequel de nombreux témoignages ont mis en lumière son parcours et ses qualités humaines. La défunte restera dans les mémoires comme l’une de ces figures emblématiques qui, par leur art et leur charisme, ont su refléter l’âme et la richesse culturelle du Maroc.

Lahcen Zinoun : Un artiste multidisciplinaire hors pair

Le grand artiste multidisciplinaire Lahcen Zinoun a quitté la scène culturelle à l’âge de 80 ans. A hauteur de ses dix années d’existence à peine, Lahcen Zinoun a été absorbé par la danse. Cet art qu’il a découvert par une porte entrebâillée du conservatoire municipal de Casablanca. Dans cet endroit, il a reçu le premier prix de danse en 1964. Poursuivant sa formation à Bruxelles, il a étudié au conservatoire de danse de cette ville et suivi les cours de Sana Dolsky. Sa carrière de danseur étoile l’a amené à collaborer avec des chorégraphes de renom tels que George Skibine, Peter Van Dijk et Jorge Lefebre. En 1978, lui et sa femme ont fondé une école de danse et la compagnie «Ballet théâtre Zinoun» qui compte de nombreux lauréats. Également attiré par le 7ème art, le regretté a travaillé en tant que chorégraphe sur de nombreux films à l’instar de «La Dernière Tentation du Christ» de Martin Scorsese, «Un thé au Sahara» de Bernardo Bertolucci, «Les Beaux Jours de Shéhérazade» de Mostafa Derkaoui, «Mona Saber» d’Abdelhaï Laraki et «Jouhara» de Saâd Chraïbi. En 1991, il a réalisé son premier court-métrage, «Flagrant délire», suivi de trois autres courts métrages : «Silence» en 2001, «Piano» en 2002 et «Faux pas» en 2003. En 2021, le défunt a publié sa biographie «Le rêve interdit» chez la maison d’édition belgo-marocaine «Maha Éditions». Malgré les obstacles culturels qu’il a dû surmonter au fil de son parcours, Lahcen Zinoun a continué de briller dans différents domaines artistiques. D’ailleurs, il s’est engagé au cours de sa carrière dans plusieurs projets destinés à protéger la richesse patrimoniale du Maroc, en luttant contre la perdition des danses traditionnelles à travers de nombreuses initiatives innovantes.

Mohamed El Khalfi: Une école de moralité et de bienveillance


Homme du théâtre, du cinéma et de la télévision, Mohamed El Khalfi a rendu l’âme, samedi 21 décembre, après une longue lutte contre la maladie. Né à Casablanca en 1937, Moha med El Khalfi laisse un héritage artistique considérable dans les domaines du théâtre, de la télévision et du cinéma, lui conférant une place particulière auprès du public marocain. Le défunt a entamé sa carrière artistique en 1957 dans le théâtre amateur, aux côtés de figures emblématiques telles que Tayeb Saddiki et Ahmed Tayeb Laâlej, avant de fonder en 1959 la troupe «Le Théâtre Populaire», puis «Les Artistes Unis», où des artistes prestigieux ont brillé, comme la regrettée Touria Jabrane. Mohamed El Khalfi a également été l’un des premiers à marquer de son empreinte le paysage audiovisuel au début des années 1960, avec sa première série télévisée intitulée «Le Sacrifice». Au cinéma, il a participé à des films tels que «Silence, direction interdite» du réalisateur Abdallah Mesbahi, «Ici et là» de Mohammed Ismail et «Les Beaux Jours de Shéhérazade» de Mustapha Derkaoui, entre autres.

Mustapha Dassoukine : Un des piliers de la comédie populaire


Feu Mustapha Dassoukine est considéré comme l’une des figures de proue du théâtre national et de la télévision ayant enrichi la scène artistique au Maroc. Il est connu pour ses rôles de comédie à succès, notamment dans le cadre de son duo avec le comédien Mustapha Zaari. A la télévision, le défunt avait joué dans plusieurs feuilletons, dont «Seta Men Setine», «Doumoue Arrijal» (les larmes des hommes), «khamsa o khmis», «chouk sedra», ou encore les sticoms «nssib lhaj Azouz», «La famille de Ssi Marbouh» et «Al haribane» (les fugitifs). Sur les planches, le comédien s’est illustré, entre autres, par ses rôles dans de nombreuses pièces, tant avec la troupe du «Théâtre national Mohammed V» qu’avec «Masrah Al Yaoum», dont «Allah yaddina fddou», «goulou laam zine» et «bent al kharraz».

 

Mustapha Zaari : Un pionnier du théâtre et de la télévision


Artiste chevronné et polyvalent, le défunt Mustapha Zaari s’est fait connaître par une palette de personnages, tantôt comiques tantôt dramatiques, qu’il a incarnés avec maestria sur les planches comme au grand et au petit écran. Mais c’est sur les scènes de théâtre qu’il a investies durant plus de cinq décennies, que feu Zaari a pu révéler l’immensité de son talent. Au début de sa carrière, il a travaillé au théâtre aux côtés de grandes figures du domaine, avant d’obtenir son premier rôle au cinéma en 1973 dans le film «Silence, sens interdit» d’Abdellah Mesbahi. Le défunt s’est illustré par ses œuvres comiques, notamment son duo avec son compagnon de route feu Mustapha Dassoukine. Feu Zaari a été honoré lors de différents festivals nationaux en reconnaissance de sa riche carrière artistique..

Mohamed El Baz : Une figure incontournable de l’art contemporain


Artiste plasticien de renom, Mohamed El Baz est décédé à l’âge de 57 ans, dans son domicile à Marrakech. Il laisse derrière lui l’une des œuvres les plus créatrices des arts contemporains au Maroc et un immense chagrin parmi la communauté des artistes et des acteurs culturels, au Royaume et au-delà. Ses œuvres, un mélange d’arts graphiques, de photographie, de sculptures et d’installations plastiques, traitaient du concept des frontières, des barrières, de l’insaisissable, des objets usuels et de l’intime. Mohamed El Baz prônait une façon de faire de l’art à la manière d’un manifeste pour transformer le monde. Sa dernière exposition individuelle, intitulée «Ad Astra», a eu lieu il y a quatre mois à la galerie L’Atelier 21 à Casablanca

 

Abdou Cherif : L’un des pionniers de la chansonclassique marocaine


Abdou Cherif est décédé le 8 mars 2024 à Casablanca des suites d’une crise cardiaque. L’artiste a rendu l’âme à l’âgé de 52 ans. Abdou Cherif appartient à une famille de musiciens et de compositeurs. Son oncle Abdelwahab Agoumi est l’un des pionniers de la chanson classique marocaine et l’un des disciples de Mahmoud Saadi, membre fondateur des groupes légendaires Nass El Ghiwane et Jil Jilala. Le défunt avait commencé sa carrière en 1992. Son interprétation avec brio, à l’Opéra du Caire, de tout le répertoire classique du chanteur égyptien Abdel Halim Hafez, surnommé le Rossignol brun, est notamment restée dans les annales.

 

Related Articles

CultureUne

Jazzablanca 2025 : Une 18e édition explosive au cœur de Casablanca !

Sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, le...

CultureUne

«Le Podcast du Gamer», une émission gameplay en arabe

Amine et son collègue ont installé des rubriques définies comme «la rubrique...

CultureUne

Festival Mawazine-Rythmes du Monde : Top départ pour la 20ème édition

Avec des artistes de renom venus des quatre coins du globe, Mawazine...

Culture

La Fondation Docteur Leila Mezian lance l’«Espace Amazigh» à l’Alhambra de Grenade

À l’initiative de la Fondation Docteur Leila Mezian, le célèbre monument de...