Culture

Cheb Mami à Bercy, une première

En fêtant ainsi son anniversaire sur les planches de Bercy, il devient le premier chanteur de raï à le faire. Rappelons tout de même que Khaled, son compatriote, s’était déjà risqué sur les planches de l’arène sportive, accompagné de Faudel et Rachid Taha, lors du concert «Un, deux, trois, soleils» en 1998. Mais L’artiste raï Cheb Mami, l’enfant de Saïda, qui avait déjà créé l’événement en 1986 en chantant à l’Olympia, en investissant le Palais Omnisports pour ce concert exceptionnel donné à l’aube de la nouvelle année, réalise néanmoins une nouvelle première. Le fameux temple du spectacle, généralement fréquenté par des vedettes françaises à l’instar de Johnny Hallyday, Mylène Farmer, Michel Sardou, ou encore de rock-stars anglo-saxonnes comme Sting, Lenny Kravitz, Phil Collins, met ainsi ses 15000 places à la disposition des fans de raï, de Mami et du Maghreb… L’occasion pour nous de refaire un petit tour du côté de ce Prince du Raï qui fait notre fierté…
Mohamed Kelifati de son vrai nom, à 35 ans à peine, fête 2002 dans les règles de l’art en offrant à son public une soirée live inédite. L’artiste y interprètera bon nombre de ses compositions, dont quelques titres extraits de son dernier album en date, Dellali», disponible depuis le mois de juillet. Ambassadeur de la musique raï en France depuis plusieurs années, Cheb Mami devrait entamer une mini-série de concerts en mars 2002. Sa précèdente tournée américaine ayant été annulée après les attentats du 11 septembre, l’enfant de Saïda se rattrape. Mami accomplit depuis plusieurs années un travail important pour se faire connaître hors de ses territoires «naturels» : la France, qui lui a permis de passer à la vitesse supérieure lui faisant gagner le public extra-communautaire, les pays du Maghreb…
Justement ce qui va suivre est un petit éclairage sur Mami et Sting.
Il faut savoir que Mami bénéficie d’un soutien précieux en la personne de Miles Copeland, un des managers internationaux les plus réputés. Or, frère de Stewart Copeland, batteur de Police (Ah !) , formation dont il fut le manager à son époque de gloire, Miles Copeland a gardé depuis comme client Sting, qui en fut le chanteur, une des rock-stars les plus populaires sur le plan international. Copeland, qui a découvert Mami sur la scène de la Cigale à Paris il y a quelques années, a décidé de faire du petit chanteur une star à part entière. A cet effet, il a peaufiné le travail entrepris il y a déjà 15 ans en France par celui qui a découvert la star du raï, Michel Lévy, montant pièce par pièce un dispositif destiné à lui faire conquérir les territoires anglo-saxons, d’ordinaire contre ce qui n’entre pas dans le cadre de la norme pop-rock internationale la plus communément répandue.
Il a ainsi convaincu Mami d’enregistrer un duo avec Sting, «Desert Rose», une chanson, qui, reprise comme générique d’une publicité audiovisuelle internationale pour une marque automobile, a permis au chanteur de toucher une toute nouvelle cible. La chanson était extraite d’un album opportunément réalisé pour toucher le grand public international dont «Dellali», est le cinquième enregistrement.
«Dellali», a été réalisé par des producteurs de renom, un «ancien», Niles Rodgers de Chic, artisan il y a 18 ans de la résurrection commerciale de David Bowie avec l’album «Let’s Dance», et un «moderne», Nitin Sawhney, maître du «banghra beat» indien. Des invités de marque y ont été conviés: Sting, Charles Aznavour, Ziggy Marley…
Dans la foulée, Copeland a fait assurer à Cheb Mami plusieurs concerts avec Sting lors de sa dernière tournée internationale (tout s’éclaire !), abattant ainsi de nouveaux murs, permettant à son protégé d’acquérir de nouveaux publics (et c’est tant mieux !). Un travail payant puisque le nom de Mami est désormais connu des professionnels de l’industrie du disque internationale et que le «Billboard», la «bible» de la profession du spectacle, peut accorder un article à Mami au même titre qu’il couvre la sortie du dernier disque de Mick Jagger ou les projets d’Elton John (cool !).
Pour en revenir à sa prestation de ce soir, c’est l’occasion de notre prince du raï de conclure en beauté une année 2001 qui aura été assombrie par l’annulation de sa tournée aux Etats-Unis… Tant pis pour nous, on n’y sera pas, et les absents ont toujours tort !

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