Chouaa El Kharraz Dickens, artiste-peintre «Le Moussem représentait beaucoup pour feu Mohamed Benaïssa»

Dans cette interview, Chouaa El Kharraz Dickens parle de sa participation en tant qu’artiste et responsable des ateliers d’arts plastiques qui viennent de prendre fin dans le cadre de la session printanière du quarante-sixième Moussem culturel international d’Assilah.

ALM : Que représente pour vous votre participation à cette session printanière ?
Chouaa El Kharraz Dickens : Je voue un amour très particulier pour Assilah, ma ville natale, et son Moussem. Je viens chaque année de Londres et depuis très longtemps pour participer à ce rendez-vous. Je considère cette session printanière comme un hommage à feu Mohamed Benaïssa, dont l’absence continue de nous affecter. Surtout que ce rendez-vous coïncide avec la commémoration du quarantième jour de son décès. Le Moussem se tient, cette année, en ses trois sessions de printemps, d’été et d’automne. C’est un nouveau concept conçu par feu Mohamed Benaïssa et les autres membres de la Fondation du forum d’Assilah. Nous nous plaçons dans la continuité du défunt et essayons de faire de notre mieux pour la réussite du Moussem dans son ensemble. Cet événement représentait beaucoup pour Mohamed Benaïssa.

Qu’est-ce qui distingue la session printanière de celles d’été et d’automne ?
En fait, les Printemps des arts (Rabiyat) sont nés en 2015 à l’initiative de la Fondation du forum d’Assilah et avec la participation d’un groupe d’artistes du Maroc et de l’étranger. Nous nous donnions depuis rendez-vous chaque mois d’avril dans le bel espace du Palais de la culture. Nous nous estimions heureux de travailler dans une belle ambiance et nous vivions ensemble comme une famille. Ce rendez-vous printanier a continué d’être et depuis sa création la meilleure occasion pour l’échange du savoir-faire et d’expériences entre les artistes participants. Rabiyat constitue désormais la première session du Moussem culturel international d’Assilah 2025. Cette session printanière, dédiée aux arts plastiques, se distingue par ses ateliers de peinture, de lithographie, de gravure. Le programme comprend également ceux d’art, d’écriture et d’expression littéraire pour enfants, ainsi que des expositions.

Pourriez-vous nous parler de vos travaux réalisés lors de cette session ?
J’ai choisi lors de cette session l’atelier de gravure, où nous venons d’accueillir les enfants de l’espace d’écriture et d’expression littéraire, qui ont été très impressionnés par les techniques utilisées dans cet art graphique. Je travaille sur une plaque en zinc avec la technique mixte. J’y ai posé le vernis mou pour obtenir les formes que je cherchais. Je dois suivre encore toute une procédure pour arriver à l’idée et les résultats escomptés de mon travail. Je participe également avec deux œuvres qui témoignent de ma relation avec la nature, à l’exposition collective «Assilah’s Art Seasons 2024», dont le vernissage vient de se tenir, dans le cadre de cette session printanière.

Comment avez-vous pu développer votre passion pour la peinture ?
Comme vous le savez, j’ai fréquenté pendant mon enfance les ateliers pour enfants, organisés dans le cadre des premières éditions du Moussem. J’ai pu développer ma passion pour l’art grâce à ce lien qui m’unissait à cet événement annuel et à travers ses ateliers de peinture et de gravure. Il n’empêche que j’ai fait mes études de design à Paris. Je suis retournée au Maroc, où j’ai enseigné à Casablanca. J’ai eu la chance de suivre mes études et décrocher mon master en Angleterre, où j’ai rencontré mon mari et je continue de mener ma vie. Mes deux filles ont hérité de moi ma passion pour l’art, qu’elles réussissent à leur tour à développer.