Culture

Cinéma : Jour de formation

Jake Hoyt est un jeune homme plein de rêves et d’un idéalisme qui frôle la naïveté. Candide et inexpérimenté, il décide de devenir inspecteur. Il fait tout pour que son rêve devienne réalité. Pour cela, il va même jusqu’à solliciter une mise à l’épreuve auprès du sergent-chef Alonzo Harris. Il se réveille un jour sachant qu’il s’agit d’une journée pas comme les autres : c’est son jour d’entraînement. Vingt-quatre heures d’essais suite auxquelles Alonzo, un vétéran de la lutte antidrogue qui opère depuis douze ans dans les quartiers les plus chauds de Los Angeles, est le seul maître qui devra trancher sur s’il peut intégrer les services anti-stupéfiants ou pas. Ce que le jeune Jake ignore, c’est que le sergent Harris est un être franchement corrompu, cynique et fanatique.
Commence alors une véritable descente aux enfers des bas-quartiers. Tout un monde fait de crimes, « deals », trafic, et d’informateurs, dont le seigneur n’est autre que le même Alonzo s’ouvre à ses yeux. Les capacités de Jake, ses limites, son sens du devoir et sa morale sont d’emblée mis à rude épreuve.
Une épreuve à travers laquelle il apprend peu à peu à mieux connaître son initiateur qui se meut en manipulateur redoutable. Rien ne dit que l’un des deux sera vivant à minuit. Plus qu’un film où l’intrigue et l’action sont de mise, Training Day se présente comme une plongée aux confins d’une grande métropole américaine, dans ce cas de figure la grande ville de Los Angeles. Il s’agit aussi de la guerre sans relâche que mène la police contre les revendeurs de drogue et la corruption des agents de police aux Etats-Unis.
Le tout est tourné avec, une fois n’est pas coutume, beaucoup de réalisme. On est loin des films où le bon et le méchant sont séparés par une épaisse ligne rouge. Le film est dénué de toute règle ou morale. Il se regarde sans compassion, ni a priori. D’où son originalité. Sa force aussi. On est dans un système qui produit ses propres monstres. Une fiction empreinte de vérité donc et que le scénariste David Ayer et le réalisateur Antoine Fuqua, enfants de la rue, ont su refléter. À commencer par les lieux de tournage qui s’est déroulé dans de véritables banlieues. Un Film très bien mené, où le suspense est haletant et les acteurs incarnent parfaitement leur rôle. Danzel Washnigton n’est désormais plus à présenter. Oscarisé tout récemment et très sélectif quand il s’agit des rôles à jouer, il porte cette fois un nouveau masque, celui du flic véreux, arrogant, égoïste, ouvertement immoral. Un rôle qui n’efface en rien le grand talent dont il dispose et le grand charisme qui le caractérise. Ethan Hawke, que l’on a déjà vu dans « Le cercle des poètes disparus » et « Gattaca » et nettement plus expressif, signe ici sa meilleure interprétation.
Un bon moment de divertissement, bien joué et bien rythmé, même si les dialogues sont souvent crûs. Un suspense certes un peu long, se déroulant dans une unité de temps, avec un scénario légèrement déjà vu mais qui ne gâche rien.

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