Depuis le déclenchement de l’affaire du film Exodus, interdit de projection au Maroc, on a vu déferler dans les médias et plus particulièrement les numériques et les réseaux sociaux des centaines de réactions, de commentaires et parfois d’écrits apparentés à des articles qui contiennent de nombreuses fausses informations mais que, bizarrement, personne n’a relevé au point où elles sont devenues presque des vérités. De fausses vérités…
Le premier et plus gros mensonge largement relayé est que le film Exodus a été tourné au Maroc et précisément à Ouarzazate. FAUX ! Le film de Ridley Scott a été filmé dans la région d’Almeria en Espagne, aux Îles Canaries et dans les studios de Pinewood à Iver Heath en Angleterre. Pas une minute au Maroc. Mais voilà, le fait qu’un film tourné au Maroc soit interdit de salle au Maroc faisait un buzz parfait.
Deuxième fausse vérité dans cette affaire Exodus : l’interdiction n’a pas été décidée par le Centre cinématographique marocain (CCM). Les films projetés dans les salles au Maroc sont autorisés par une commission constituée de six personnes dont le représentant du CCM mais aussi, et entre autres, des représentants des distributeurs, des producteurs…etc. Il se trouve seulement que physiquement, ladite commission est domiciliée au CCM.
Troisième fausse vérité : on a pu lire ça et là des articles dont les auteurs se posaient la question de savoir pourquoi interdire Exodus au moment où le film du prophète Noé, du réalisateur américain Darren Aronofsky, lui, n’a eu aucun problème. Faux là aussi. Le film Noé n’a jamais été ni importé ni projeté au Maroc.
Maintenant, tout cela étant dit, il n’empêche que l’interdiction de salle du film Exodus appelle des questionnements. D’abord, pourquoi et comment les distributeurs n’ont-ils pas été informés suffisamment à l’avance par ladite commission pour éviter qu’ils programment le film et qu’ils engagent toutes les dépenses de communication, d’impression des affiches… ? Ensuite, question importante quand au fond du débat : à la fin des années 70 et début 80, le film « Les dix commandements » qui raconte lui aussi l’histoire de Moïse, pratiquement de la même manière, avait bien été projeté dans les salles au Maroc. Pourquoi pas Exodus alors ?