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Brightburn : Un anti-superman sans foi ni loi

© D.R

«C’est un avion ! Ou bien un oiseau… Mais non, c’est Superman!» Depuis plus de quatre-vingt ans, la fascination pour ce super-héros n’a pas pris une ride et chacune de ses apparitions sur un écran suscite l’engouement.

Chacun éprouve de la sympathie pour cet orphelin, apatride, recueilli par les Kent dans leur ferme du Kansas, devenu un héros simple, sincère et humble. Le réalisateur David Yarovesky va prendre un malin plaisir à déconstruire, pas à pas, ce mythe DC Comics.

La tondeuse familiale valse vers l’horizon

Comme Martha Kent, Tori Breyer (Elizabeth Banks) a perdu tout espoir de devenir mère un jour, quand arrive dans sa vie un mystérieux bébé. Le jeune Brandon (Jackson A. Dunn) a tout de Clark: il est intelligent, sage, joueur et curieux de tout. A l’adolescence, comme son double, il découvre sa force surhumaine qui l’amène à faire valser la tondeuse familiale à plusieurs kilomètres de la ferme. Seulement voilà, la comparaison s’arrête là.

Un masque grossier pour un anti-héros rancunier

Son costume à lui n’affiche pas les couleurs des États-Unis mais s’inspire plutôt du masque de l’Épouvantail Crane, dans Batman. Il a tout d’un Supervilain et s’en prend rapidement aux innocents, d’une jeune fille en fleurs à son oncle maternel (Matt L. Jones), sans que ses parents et particulièrement sa maman ne puissent le protéger. Sa cruauté et son sadisme explosent face à une communauté démunie. Le jeu des acteurs est plutôt bon et le jeune Jackson Dunn est persuasif dans le rôle de cet adolescent démoniaque,  d’un anti-Superman sans foi ni loi. Seulement si cette idée initiale de l’anti-héros est bonne, le scénario reste mince et la mise en place de ce film poussive.

Pire qu’un psychopathe schizophrène

En revanche, les amateurs d’hémoglobine seront servis. Les os et les crânes se brisent comme verre, montrant la fragilité de l’Homme face à cette mauvaise graine d’alien. Ce dernier, comme un psychopathe schizophrène, aime à signer ces crimes de ces initiales « BB » (Brandon Breyer), ce que ne manquera pas de noter le shérif, qui ne pourra pas, pour autant, rendre justice. Ce film, qui suscite l’épouvante par l’abondance de sang, mérite bien d’être qualifié de « gore ». Une seule scène coupe le souffle et frise le génie : l’attaque de la serveuse dans le restaurant. Quand les néons du dîner explosent, la femme se retrouve avec du verre pillé plein dans son œil. Et, comme dans le Chien andalou de Buñuel, la coupure du globe oculaire est aussi cruelle que mémorable.

Fin ouverte, sans « happy end »

Bien que la production soit américaine, il ne faut pas espérer d’« happy end » dans ce film. Les retrouvailles entre Brandon et sa mère seront loin d’être une chanson douce.

L’amour maternel est ici clairement tourné en dérision et ne vaut pas grand-chose face à cette force de la nature. Dans la scène finale, les voyageurs auront sans doute la tentation de répéter «c’est un avion ! Ou bien un oiseau…» Mais non, ce n’est pas Superman !

Par Sébastien Chabaud

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