Au-delà de son intrigue et casting, le nouveau téléfilm de Hicham Lasri attire de par la portée de son histoire. Intitulée «Oncle Nawfal», cette œuvre télévisée qui, selon le réalisateur, met en avant un personnage «sympathique», est conçue autour d’un couple qui tente vainement d’avoir un bébé et finit par «adopter un vieux monsieur».
«Nous sommes dans une société où on ne prend pas soin des personnes âgées», estime-t-il en illustrant sa visée. Pour lui, le récit de cette œuvre est, à la fois, «rigolo et ironique». «En abordant l’adoption d’un vieux, nous faisons une introspection sur la place de la famille et nous traitons la question de l’héritage», détaille l’éminent artiste dont la création parle «en filigrane» des maisons de retraite. Et ce n’est pas tout ! «Oncle Nawfal», dont le tournage a récemment pris fin, a, selon M. Lasri, une dimension sociologique. «Nous avons l’impression d’être ensemble mais nous ne le sommes pas», estime-t-il.
Quant à sa démarche, elle a consisté, avec le scénariste et artiste, Yahia El Fandi, à créer une histoire «avec un but pour interpeller sans donner de leçons ou choquer».
Outre cette création, le réalisateur, qui a plusieurs cordes à son arc, a au compteur un grand nombre d’œuvres. Pour l’heure, il travaille également sur son prochain long-métrage intitulé «Happy Lovers» (Les amoureux heureux).
Mieux encore, le cinéaste vient de publier son troisième roman «L’improbable fable de Lady Bobblehead» qui parle de «quelqu’un à qui on a volé son âme». Dans cette quête d’âme, de grandes aventures se déroulent dans le livre selon son auteur qui estime, dans ce cas, que les humains sont prêts à tout pour trouver ce qu’ils veulent. Pour étayer son propos, il établit une comparaison avec le phénomène «ma routine quotidienne» sur les réseaux sociaux. «Il y a des gens qui sont prêts à tout pour le faire parce qu’ils pensent que cela rapporte de l’argent», indique-t-il. Ce phénomène n’est pas intéressant ;
il est plutôt «révélateur sur la société» comme le précise l’écrivain dont les faits de son œuvre se déroulent dans un espace indéterminé à Casablanca. Au final, ce livre incite vivement à être «en paix sans être dans le jugement».
A propos des leçons tirées du contexte de la Covid19, il indique que l’impact de ce virus lui a «permis d’observer les réactions des individus face à la fermeture de certains espaces comme les cafés et mosquées». Une situation qu’il commente par «l’homme n’est pas l’animal le plus fort de la planète mais celui qui a une intelligence émotionnelle». Judicieux.