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Fourmi : Diable ment bien

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Fourmi, alias Théo, (Maleaume Paquin), le héros du film, est un garçon de onze ans, passionné de foot, qui brille chaque fois qu’il rentre sur un terrain. En dehors, c’est une autre histoire : Fils de divorcés, il a du mal à trouver sa place, tiraillé entre une mère conformiste (Ludivine Sagnier) et un père alcoolique (François Damiens), à la dérive. Théo a compris que ses passes et ses dribbles impressionnent ses camarades, ses entraîneurs et même le village entier. Quand un recruteur du club de foot de l’Arsenal vient le voir, il lui pousse des ailes et il enchaîne bonnes passes et tirs décisifs. Seulement, le recruteur du club londonien est catégorique : Théo est trop petit de taille pour rejoindre le centre de formation.

Chronique d’un mensonge
À l’entrée du stade, Laurent, son père, attend la réponse, les yeux pleins d’admiration. Théo préfère alors lui mentir pour ne pas le décevoir. À partir de là, la mécanique s’emballe. La fierté paternelle déborde et, en quelques heures, tout un chacun est au courant et la fanfare entonne déjà des airs de victoire, dans le bistrot d’un copain. Laurent est prêt à tout pour faciliter l’ascension footballistique de son fiston. Avec la complicité de Sarah (Laetitia Dosch), une assistante sociale aussi énergique que zélée, il trouve un travail et même un appartement.

Une fin heureuse dégoulinante de bons sentiments
Ce conte acidulé aurait pu s’arrêter avec la renaissance du père. Mais, les bons sentiments sont un peu comme un pot de glace à la vanille en pleine canicule : une fois ouvert, il est difficile de le refermer. Karim (Ismaël Dramé) aide Théo à supporter la culpabilité du mensonge quand Max (Pierre Gommé), son ami autiste et codeur, envoie de faux courriels à Claude (André Dussolier), son entraineur, qui, comme un gentil papy, encourage son poulain. L’affabulation prend de l’épaisseur et finit par bouleverser la vie de Théo. À la fin, comme le raconte le réalisateur : «son père lui explique que la fourmi est l’insecte qui a le meilleur sens du collectif dans la tempête. On est au cœur du sujet: la solidarité, l’entraide, l’équipe, les rapports de famille, comment on se soutient, comment on ne se laisse pas tomber. La fourmi est un joli symbole de cette thématique». Fin heureuse garantie.

Un scénario inexistant
Tel est bien le problème de ce petit film français, familial et bon enfant, le scénario est inexistant et les scènes téléphonées s’enchaînent comme dans un mauvais épisode de Scènes de ménage ou Nos chers voisins.
Faut-il aller au cinéma pour voir ce genre de téléfilm ? Tout dépend de ce que vous attendez du cinéma. Heureusement, les talents de François Damiens, touchant en père fragile, et de Maleaume Paquin, crédible en fils dévoué, aident à faire passer la pilule. Peut-être est-il encore temps pour Julien Rappeneau de demander des conseils à son génie de père: Jean-Paul Rappeneau, réalisateur de Cyrano de Bergerac.
Au final, vous conseiller ce film serait une entourloupe diabolique. Allez plutôt voir Parasite, toujours à l’affiche à la cinémathèque de Tanger et bientôt dans les Instituts français.

Par Sébastien Chabaud

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