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Kader Alassane: «Les Africains arrivent à faire des films de qualité avec peu de moyens»

© D.R

Entretien avec Kader Alassane, réalisateur béninois

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Il y a 22 ans on avait plus de salles de cinéma que d’autres pays dans la sous-région mais aujourd’hui nous en sommes à zéro. C’est assez triste !

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ALM : Tout d’abord j’aimerais avoir votre avis sur l’évolution  du secteur cinématographique en Afrique subsaharienne… 

Kader Alassane : Je trouve qu’il progresse très bien. Les jeunes réalisateurs africains ont pris conscience des sujets à aborder et proposent de plus en plus un cinéma qui reflète  le continent. Avec peu de moyens, ils arrivent à faire un cinéma de qualité de par l’évolution de la technologie dans le secteur.

Cela signifie-t-il que la technologie dont vous venez de parler a influencé la fréquentation des salles de cinéma en Afrique ?

Absolument pas ! Ce qu’il nous faut plutôt en Afrique, c’est avoir plus de salles de cinéma pour que le public béninois puisse les fréquenter.    

Est-ce que votre pays d’origine contribue à l’évolution du cinéma africain ?

Oui, mon pays a une jeunesse talentueuse en la matière. Mais, le problème c’est qu’il n’y a pas d’ouverture. Le secteur a vraiment besoin d’un coup de pouce du côté du ministère de la culture. 

Au Maroc, il existe actuellement un processus d’intégration d’Africains. Comment le cinéma peut-il y contribuer ? 

Tout ce que je peux vous dire, c’est que le cinéma est magique. Il rassemble, il dénonce, il fait pleurer et rigoler. Le cinéma serait alors un bon remède pour ce processus d’intégration !

Quels seraient les points communs entre le cinéma marocain et celui d’autres pays africains ?

Le point commun est que nous livrons toujours un message fort qui valorise l’humanité. Nous ne sommes pas encore dans du faux ou du surnaturel. C’est déjà une chance !

Comment créer des partenariats entre le Maroc et ces pays dans le secteur cinématographique ?

C’est très simple. Aujourd’hui en France, les Marocains, les Congolais, les Sénégalais et les Béninois jouent ensemble dans un même film. Donc c’est aussi possible sur le continent africain. 

Quel regard portez-vous sur le cinéma marocain ?

J’admire beaucoup le travail fait par les réalisateurs marocains et je constate aussi qu’il y a une place importante pour la femme dans ce secteur au Maroc. C’est pourquoi mon regard est positif. 

Existe-t-il une industrie cinématographique au Bénin ?

Oui… (Rires).

Est-ce que les Béninois s’intéressent vraiment au cinéma ? 

Quand j’étais petit, je me souviens que tous les dimanches dans l’après-midi, à l’affiche il y avait toujours un film hindou et ma mère, paix à son âme, était toujours au rendez-vous. Il y a 22 ans on avait plus de salles de cinéma que d’autres pays dans la sous-région mais aujourd’hui nous en sommes à zéro. C’est assez triste ! Alors, comment voulez-vous que les Béninois s’intéressent au cinéma ?! 

Vous auriez une préférence pour un genre quelconque de cinéma ?

Je regarde un peu de tout. Je vais regarder par exemple le film «Wùlu» du Malien Daouda Coulibaly, qui traite de la place de l’Afrique de l’Ouest dans son rapport avec le reste du monde. Il va être projeté ce vendredi dans le cadre du FIFM.

Qu’est-ce que cela vous fait qu’il figure dans le programme de ce festival ?

Je trouve que l’Afrique de l’Ouest attend trop les autres pour décider à sa place, ce qui est dommage. Normalement on n’a de compte  à rendre à qui que ce soit. Il faut que nous racontions nous- mêmes nos histoires. Quant à Daouda Coulibaly,  je lui tire mon chapeau, il fait du beau travail. Et je pense sincèrement que son film de qualité mérite sa place dans ce festival.      

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