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Shannon Murphy : «Le cinéma australien n’a pas de gros budgets»

© D.R

Entretien avec Shannon Murphy, réalisatrice australienne

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La cinéaste a présenté, dimanche lors du 18ème Festival international du film de Marrakech (FIFM), qui se tient jusqu’au 7 décembre, son nouveau long-métrage «Babyteeth», programmé en compétition officielle. Nous avons eu l’occasion d’échanger avec elle directement après une projection presse. C’est une réalisatrice spontanée à qui nous avons eu affaire.

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ALM : Que représente pour vous le fait que votre film soit sélectionné en compétition officielle du FIFM qui rend hommage au cinéma australien ?

Shannon Murphy : Je pense que ce qui est agréable c’est que le fait d’être ici en compétition est un honneur en soi. Aussi, nous sommes là avec plusieurs collègues, amis, acteurs et réalisateurs sympathiques que j’ai connus depuis longtemps. Je pense qu’il fait bon avoir une rétrospective australienne pour le FIFM afin de faire la connaissance du travail incroyable de notre pays qui n’est pas assez connu partout.

Dans votre film, le spectateur peut entendre le mot «Babyteeth» une seule fois au fil des faits. Vers la fin, l’héroïne «Milla» perd une dent à l’âge de 15 ans. Pourriez-vous nous expliquer le lien entre ces événements et le titre ?
Lorsque la scénariste Rita Kalnejais écrivait le texte, elle a introduit le mot comme métaphore importante de ce qui se passe à Milla. C’est pour exprimer la transition de l’enfance à l’âge adulte. Contrairement à d’autres personnes de son âge, elle a été capturée dans un cocon par ses parents parce qu’elle est enfant d’autant plus qu’elle souffre d’un cancer. A tout âge, lorsqu’une personne tombe malade, les parents la bloquent et ils ne veulent pas qu’elle grandisse parce qu’ils veulent être toujours là pour la protéger. Par l’occasion, la belle maison où le tournage a eu lieu s’apparente à une glace où elle est capturée. Quant à la perte de la dent, c’est un moment où elle passe à l’âge adulte et se libère de ce cocon.

Durant la projection, le spectateur peut également lire des inscriptions sur l’écran. Pourquoi les avoir introduites ?

J’ai trouvé qu’elles sont importantes. Pour ma part, je ne voulais pas que le public pense à la chronologie du film. Cela permet de créer des pauses dans les moments, les souvenirs de «Milla», sa voix et ses choix. C’est aussi pour avoir des commentaires forts. Comme je viens du théâtre, je suis obsédée par les pauses qui sont destinées, quand elles sont bien faites, à intellectualiser et créer des émotions dans un film entier. C’est le cas aussi de la musique à la fin du film qui était un grand choix.

Certains réalisateurs pensent que le fait de s’entourer d’un casting comprenant un enfant porte chance. Auriez-vous ce sentiment notamment par rapport au palmarès du FIFM ?

(Rires). Honnêtement, je suis déjà enthousiaste de me retrouver en compétition. Un prix à la fin serait extraordinaire. Par contre je vis plus pour le moment où les gens viennent me dire qu’ils ont apprécié le film. Pour moi, le fait d’apprendre que le film a touché le public est la grande récompense. Bien que nous ayons participé à plusieurs festivals et comme j’ai terminé le film en juillet que j’ai tourné en cette année, chaque pas a été incroyable.

Que pourriez-vous nous dire à propos du cinéma australien ?

C’est un cinéma que je connais depuis une dizaine d’années. Il y a des réalisateurs extraordinaires, je connais surtout les contemporains que j’apprécie et dont certains explorent différents endroits en Australie où toute place se distingue de l’autre. Aussi, notre sens de l’humour est unique. Nous y avons recours dans des moments de challenge parce que nous sommes un peu isolés, nous pensons que nous sommes derrière. Nous avons tellement une paranoïa que nous nous efforçons pour créer. Aussi, nous n’avons pas de gros budgets. Nous avons aussi des équipes rapides, efficaces et positives. De plus, nous avons un bon climat de travail.

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La démarche artistique de la cinéaste

Selon la réalisatrice, le tournage a eu lieu en février à Sydney. Une période où les insectes et animaux y deviennent turbulents. C’est pourquoi elle a aimé, selon ses dires, allier les bruitages d’animaux au film parce que cela ajoute de l’énergie à l’œuvre. «Je voulais que cela s’apparente aussi à un documentaire», enchaîne-t-elle. A propos de la comédie dans son film, elle précise préférer ce genre dans ses œuvres. La réalisatrice, qui était metteur en scène, ne croit pas au «drama» pesant.

Aussi, dans le film, la réalisatrice décide de changer la couleur de la perruque de l’héroïne. Dans ce sens, elle précise aimer jouer avec les couleurs. Quant à l’Australie, elle est de plus en plus proche de son cœur puisque son mari est australien. C’est dans ce pays où sa fille est aussi née. Ce qui attire également l’attention dans le film «Babyteeth», c’est que les personnages mangent et boivent tout le temps. A son tour, la réalisatrice, qui dit avoir grandi à Hong Kong, indique trop manger dans la vie courante.

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